Publié le 27 Avril 2024

Film d'Olivier Casas

Avec Yvan Attal, Mathieu Kassovitz

Synopsis : L’histoire vraie de deux petits garçons de 5 et 7 ans qui, abandonnés par leur mère en 1948, s'enfuient dans la forêt. Ils vont y survivre pendant sept années et tisser un lien qui les unira à jamais. Des décennies plus tard, les deux frères quittent tout pour se retrouver. Mais le passé et les secrets les rattrapent, même à l'autre bout du monde.

Mon humble avis : 

Il y a des films que les réseaux vous annoncent à grandes pompes des mois à l'avance... et d'autres qui arrivent sur les écrans bien plus discrètement et qui sont de réel upercuts. Frères est de ces derniers.

Si on ne savait pas cette histoire vraie, on n'y croirait pas, on se dirait que c'est du cinoche un peu tiré par les cheveux. Et pourtant... la réalité dépasse la fiction.

Que d'émotions en regardant ce film. Et pourtant, le réalisateur n'en fait pas trop... Il a eu la bonne idée d'alterner les phases présent / passé en flash-back. Ce qui évite le pathos, l'insupportable sur la durée... Il ne s'éternise pas outre mesure sur l'enfer vert des enfants, les manques, la faim etc... D'autant que les passages sur la vie en forêt des deux frères montrent ce que cela fut : une succession d'effrois, de débrouille, d'ingéniosité, et de moments de grâces. De ces 7 ans dans la forêt est né un amour fraternel fusionnel et inconditionnel, qui sera à jamais incompréhensible pour leur entourage à qui ils ont tu leur passé, comme un secret.

D'ailleurs, 40 ans plus tard, les deux frères, Patrick et Michel se souviennent surtout de ces moments de grâce, qu'ils n'ont jamais retrouvé depuis, même si, finalement, chacun des deux a officiellement "réussi" dans la vie.

La mise en scène est sobre, et elle atteint même des sommets de sobriété et de pudeur lorsque les deux frères se retrouvent dans une cabane au Canada, l'un ayant rejoint l'autre, pour lui éviter une bêtise, un geste fatal... Alors, le silence, peu de mot, des regards, une présence, la seule qui permet de se sentir vivant : l'autre part de soi. Et pour nous spectateurs, c'est silence aussi, le coeur qui bat, devant cette rencontre au sommet de deux sommités du cinéma français, Yvan Attal et Mathieu Kassovitz. A noter que les 4 enfants interprètent Michel et Patrick jeunes sont tout aussi bluffant que leurs aînés.

On ne peut être que bouleversé et chamboulé par cette histoire, par ce destin incroyable de deux enfants devenus adultes. C'est un film à vivre, à ressentir. Respect et silence s'imposent.

Le film s'achève sur le visage du vrai Michel, qui a aujourd'hui 78 ans. Et une dédicace d'Olivier Casas aux centaines de milliers d'enfants qui furent "perdus" dans le chaos de l'après-guerre, qui ont disparu des radars de l'administration. Sauf que Michel et Patrick, avant d'être perdus, ont été abandonnés. Et leur mère, quelles que soient ces raisons est à baffer...

Une extraordinaire histoire de survie, et de fusion fraternelle, exclusive. Deux hommes inoubliables. Sublime et puissant.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 25 Avril 2024

Roman - Editions La peuplade -396 pages - 23 €

Parution en septembre 2023

L'histoire : Anna et Shadi sont deux étudiantes en psychologie que tout oppose mais obligées de travailler ensemble sur leur mémoire de fin d'étude. Son sujet : peut-on traiter le deuil comme une maladie, et donc le soigner par un médicament ? D'autant que Danish Pharma est sur le point de mettre sur le marché une petite pilule, la Collocaïne, qui lutte contre les effets du deuil prolongé ou deuil thérapeutique. Sauf qu'avec Thorsten, leur tuteur de thèse, elles découvrent que les statistiques ont été trafiquées pour cacher l'un des effets secondaires du médicament... La perte drastique potentielle de souvenirs et de toute notion d'empathie... Dont les conséquences pourraient être très grave...

 

 

Tentation : la blogo

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : Etrange, 2ème roman danois pour moi cette année, par hasard ! Et mon impression est un peu la même que pour "Le pays des phrases courtes"... Des pitchs très alléchants et prometteurs, et au final des romans qui, à mes yeux, ne sont pas aboutis et passent presque à côté du sujet.

Pourtant, j'ai lu En dehors de la gamme rapidement (ce qui est bon signe) et sans déplaisir. Ce roman pose de bonnes questions.... Le deuil prolongé peut-il être diagnostiqué et donc traité comme une maladie via la voie médicamenteuse, alors que le deuil fait ou fera partie de la vie de tous. Sommes-nous dans une époque où tout doit être soigné, même la plus naturelle des épreuves ? Nos souffrances morales ne sont-elles pas ce qui nous définit aussi comme être humain, les effacer ne risque-t-il pas de nous ôter cette identité... Autre question générée par cette histoire : Qu'est-on prêt à sacrifier de soi pour traiter une pathologie, une souffrance psychique, vu que presque tout médicament comporte des effets secondaires indésirables (il n'y a qu'à voir, par exemple la prise de poids liée aux anti dépresseurs) ? Cet aspect-là du roman est vraiment intéressant, bien posé, mais dommage qu'il ne soit pas plus approfondi.

On en vient ensuite à l'intrigue elle-même, présentée soi-dit en passant comme un thriller, ce qu'elle n'est pas, où alors juste pendant quelques pages. Cependant, elle est bien pensée et assez captivante, qui dénonce aussi les dérives de l'industrie pharmaceutique, à taire certains effets indésirables, quitte à trafiquer les résultats des études, pour la renommée, l'argent, l'égo, et être le premier à proposer une telle nouveauté révolutionnaire. Ici, c'est la perte d'empathie, liée à la prise de la Collocaïne qui est mise sous le tapis... A trop vouloir effacer la souffrance d'un individu, c'est son nature empathique que l'on ampute également... Et l'opposé de l'empathie, c'est la psychopathie... Donc imaginons les conséquences possibles si chaque année, des centaines de milliers de personnes prenaient ce médicament... Hélas, cet aspect là n'est que très peu développée dans le roman, même lors de la joute finale entre les deux étudiantes et la créatrice de ce médicament.

J'ai trouvé aussi ce roman un peu brouillon, et le style très inégal. Peut-être est-ce dû à la traduction, mais la construction des phrases est parfois très étrange et du coup, j'ai buté dessus, à chercher leur sens. Et même temps, dans les remerciements, il y a cette phrase surprenante de l'autrice : "merci à mes relecteurs qui se sont attelés à mes phrases mal bâties pour tenter de leur donner un sens"... Et bien objectif non atteint. Enfin, pas mal de répétitions  inutiles. Et j'aurais aimé que l'autrice, qui est psychologue de profession, termine par une synthèse de son sujet, puisqu'au fil des pages et suivant le point de vue et l'évolution des personnages, nous avons une thèse, puis une antithèse.

Au final, un roman plutôt agréable et sans ennui, original, qui pose de bonnes questions éthiques, mais qui reste trop en surface sur son sujet, et plutôt maladroit sur certains points. Dommage.

A savoir : Au Danemark, quand l'autrice a commencé à rédiger son roman, un diagnostic du deuil pathologique venait d'être mis en oeuvre. Les reste de l'histoire n'est que pure invention.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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Publié le 23 Avril 2024

Roman - Editions Albin Michel - 144 pages - 16.90

Parution le 27 septembre 2023

L'histoire : Enzo, jeune mélomane et guide touristique à Milan, rencontre accidentellement, dans la Scala, une très vieille dame, une certaine Carlotta Berlumi. Alors qu'ils se retrouve régulièrement pour partager un verre et un moment, Carlotta lui évoque son passé... Elle était bien meilleure cantatrice que Maria Callas, qui bien que sans talent, fut sa rivale toute sa vie et ruina sa carrière... Vraiment ?

Si si, tout le monde le disait à l'époque... "Bientôt, plus personne ne se souviendra de la Callas..."

Tentation : Envie d'un Schmitt

Fournisseur : la bib de St Lunaire7

 

Mon humble avis : Mes lectures d'Eric Emmanuel Schmitt me sont toujours des parenthèses agréables, douces, qui mènent à de belles réflexions philosophiques, comportementales ou sociétales. Même si ce court roman ne m'a pas transportée, j'y ai passé un très bon moment.

Il faut que j'avoue tout d'abord que je n'y connais rien à l'opéra, certes, je sais qui est la Callas, mais ma culture, mon intérêt, ma sensibilité ne vont pas plus loin. Aussi, je pense que les mélomanes pure souche trouveront un délice supplémentaire dans ces pages.

Car à travers ce "duel" entre deux divas, Eric-Emmanuel Schmitt nous en dit beaucoup sur la nature humaine

Je mets bien des guillemets à "duel" car il semble bien qu'il n'y ait eu qu'une participante à celui-ci, l'autre, Maria Callas, traçant à priori sa route sans s'en préoccupant. C'est donc les conséquences de la rivalité et de la jalousie qui sont ici développées... la haine qui devient si fortes qu'elle n'est plus qu'obsession, centre de la vie, et presque moteur. Cette haine qui se transforme en mauvaise foi perpétuelle. Cette haine qui ôte tout discernement, toute autocritique. Le sujet de cette haine devient le bouc émissaire jugé coupable de chute du jaloux. L'aigreur ne mène à rien de bon.

Car oui, c'est bien sa haine de Maria Callas qui ruinera la carrière de Carlotta Berlumi et sa plongée dans les limbes de l'oubli, alors que sa rivale brille encore au dans le firmament.

J'ai apprécié aussi la mise en abyme d'un portrait de la Callas dans cet ouvrage bien documenté sur le milieu et les pratiques de l'opéra. Et l'affrontement entre deux visions du chant lyrique. L'un très classique, l'autre qui apporte de la nouveauté, du jeu d'actrice en même temps que le chant. L'une se repose sur ses lauriers, l'autre travaille sans cesse pour grandir. L'une qui produit le contre ut, l'autre qui en est incapable.

Bien évidemment Carlotta, qui devient très vite détestable mais somme toute bien amusante dans sa mauvaise fois, est un personnage fictif.

La fin est assez jubilatoire ! Une façon originale et agréable de rappeler la vie et la carrière de Maria Callas. A ne pas bouder !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 21 Avril 2024

Hello tout le monde !

Et oui, je prends mon temps, voilà 7 mois déjà que je suis rentrée de mon voyage à Fès et je n'ai pas encore fini ici mon petit reportage photo (précédents billets ICI )

Aujourd'hui, c'est plutôt focus sur les monuments, l'architecture.

Je vous souhaite un bon dimanche :)

Il me restera un billet sur Fès... Les oiseaux et les chats, dans une quinzaine de jours.

Le palais royal

Le palais royal

Le palais royal

Le palais royal

UN DIMANCHE A FES : MONUMENTS ET ARCHITECTURE
La Médersa Attarine, ancienne école coranique.

La Médersa Attarine, ancienne école coranique.

La Médersa Attarine, ancienne école coranique

La Médersa Attarine, ancienne école coranique

La Médersa Attarine

La Médersa Attarine

La Médersa Attarine

La Médersa Attarine

UN DIMANCHE A FES : MONUMENTS ET ARCHITECTURE
UN DIMANCHE A FES : MONUMENTS ET ARCHITECTURE
UN DIMANCHE A FES : MONUMENTS ET ARCHITECTURE
UN DIMANCHE A FES : MONUMENTS ET ARCHITECTURE
UN DIMANCHE A FES : MONUMENTS ET ARCHITECTURE
UN DIMANCHE A FES : MONUMENTS ET ARCHITECTURE
Photo de Haut à gauche : Tombeau des Mérénides. A droite, un cimetière.

Photo de Haut à gauche : Tombeau des Mérénides. A droite, un cimetière.

Balade à quelques kilomètres de Fès, sur les hauteurs, dans la campagne, dans les collines. Et arrivée dans un mausolée dans une atmosphère de Far West. J'ai oublié le nom de l'endroit. Et comme je me suis laissée guider et n'ai regardé aucune carte de mon séjour...

Balade à quelques kilomètres de Fès, sur les hauteurs, dans la campagne, dans les collines. Et arrivée dans un mausolée dans une atmosphère de Far West. J'ai oublié le nom de l'endroit. Et comme je me suis laissée guider et n'ai regardé aucune carte de mon séjour...

UN DIMANCHE A FES : MONUMENTS ET ARCHITECTURE
UN DIMANCHE A FES : MONUMENTS ET ARCHITECTURE
Dar Gnaoua... Un joyau invisible perdu dans une toute petite ruelle sans issue de la Médina de Fès. Un joyau que l'on n'imagine pas et que l'on découvre une fois passée la porte.Là où nous avons logé, maison privatisée à l'occasion de notre venue... C'

Dar Gnaoua... Un joyau invisible perdu dans une toute petite ruelle sans issue de la Médina de Fès. Un joyau que l'on n'imagine pas et que l'on découvre une fois passée la porte.Là où nous avons logé, maison privatisée à l'occasion de notre venue... C'

Cette demeure appartient à Laurence, mon ancienne cheffe chez Nouvelles-Frontières. Au fil des années, elle l'a fait entièrement rénovée avec les techniques et matériaux locaux, et le travail a été effectué par des locaux également. Maison sur plusieurs niveaux, et au dernier étage, une superbe terrasse et une vue à 180° sur la veille ville de Fès et les collines.

Cette demeure appartient à Laurence, mon ancienne cheffe chez Nouvelles-Frontières. Au fil des années, elle l'a fait entièrement rénovée avec les techniques et matériaux locaux, et le travail a été effectué par des locaux également. Maison sur plusieurs niveaux, et au dernier étage, une superbe terrasse et une vue à 180° sur la veille ville de Fès et les collines.

UN DIMANCHE A FES : MONUMENTS ET ARCHITECTURE

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Voyages en Afrique

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Publié le 18 Avril 2024

Roman - Editions Ecoutez lire - 8h51 d'écoute - 18.99 €

Parution d'origine Gallimard août 2020

L'histoire : Lola est une jeune postière en Bretagne. Lola boîte et mène une vie solitaire dans son jardin fleuri. Dans sa chambre, trône une grande armoire de noces bretonne... Dans cette armoire, des coeurs en tissus renferment les secrets de ces aïeules andalouses, comme le veut la coutume ancestrales de là-bas. Ces coeurs ne doivent jamais être ouvert... Jusqu'au jour où l'un d'eux se déchire... et où débarque dans le village une romancière qui recherche une femme qu'elle a vu sur une vieille carte postale... Une femme boiteuse...

 

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de Betton, merci Cécile !

Mon humble avis : Une lecture qui me divise.... Bien sûr, j'ai aimé retrouver l'écriture ciselée de Carole Martinez, son univers de légendes et de traditions ancestrales andalouses, le sujet de la transmission dynastique entre femmes de génération en génération. La touche onirique/fantastique n'est pas pour me déplaire, tant la symbolique y est forte. Elle nous invite à nous libérer des héritages transgénérationnels pour parvenir à notre vérité personnelle et individuelle. S'affranchir de ce qui était écrit pour nous et qui enferme, ne convient pas, ne permet pas de fleurir. 

J'ai aimé aussi que la narratrice raconte la genèse de ce roman, qu'elle en devienne un personnage double de papier, cette histoire de carte postale, de rencontre avec Lola et de la complicité qui naît entre les deux femmes, et tout ce qui est inhérent à la vie dans un petit village (Breton).

Lorsque Lola et les narratrices commencent à lire les messages cachés dans ces coeurs en tissus qui se déchirent, mon attention était encore toute présente. Et puis, le roman est devenu trop foisonnant, en personnages, en époques qui se superposent, se croisent ou se relaient dans cette histoire, et je me suis un peu perdue dans tout cela, la magie opérait beaucoup moins jusqu'à presque disparaitre. Avec l'impression que tout partait dans tous les sens. L'ensemble est devenu trop labyrinthique pour me bercer. Rester avec Lola et ses aïeules m'aurait suffi, l'histoire développée de Marie la boiteuse était de trop pour moi.

Bref, de ce roman, je pense que je ne retiendrai, au fil du temps, que le personnage de Lola, ainsi que l'imagination et la belle écriture de Carole Martinez. Le reste tombera dans mon oubli je pense. Un peu dommage.

Par contre, si vous voulez lire un ouvrage inoubliable de Carole Martinez, je vous conseille très chaleureusement "du domaine des murmures"

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres audio, lectures audio, #Littérature française

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Publié le 16 Avril 2024

Film de Florent Bernard

Avec Charlotte Gainsbourg, José Garcia, Lily Aubry, Hadrien Heaulmé, Luis Rego

Synopsis : Sandrine Leroy annonce à son mari Christophe qu’elle veut divorcer. Leurs enfants ont bientôt l’âge de quitter la maison. Dans une opération de la dernière chance aussi audacieuse qu’invraisemblable, Christophe organise un week-end pour sauver son mariage : un voyage passant par les endroits clés de l’histoire de leur famille. Un voyage qui ne va pas être de tout repos…

 

 

Mon humble avis : Une comédie douce-amère, par moments franchement drôle (que j'ai ri), puis à d'autres, très touchant, voire émouvant. Mais pas de pathos, pas de drame, et pas non plus de burlesque ou de superpositions de gags à moitié stupides qui ne font rire que ce qui les jouent.

Tout est fait dans une relative finesse bien agréable, augmentée par la douceur, la fragilité et la délicatesse de Charlotte Gainsbourg, bien qu'elle puisse être sacrément fracassante dans ses répliques !

Un road-movie familial sur les lieux de la genèse de celle-ci, pour éviter son délitement l'un, ou passer un dernier moment ensemble pour l'autre. Evidemment, rien ne va se passer comme prévu. Il y aura des hauts, des bas, et des clashs... Le tout dans une certaine mélancolie fasse à l'usure du temps et des habitudes. 

Et bien sûr, il y a les enfants entre les deux... Et ce film offre leur vision sur la séparation de leurs parents... Les parents pour qui c'est un drame, les enfants pour qui c'est rentré dans les moeurs. Le drame des enfants est ailleurs, l'adolescence, le premier amour... Et les parents imaginent leur potentielle rupture comme un séisme pour leur progéniture... La famille Leroy, comme tant de familles, souffre des pathologies suivantes : le manque de communication, d'attention réelle à l'autre, et une pudeur dans l'expression des sentiments sous prétexte que ceux-ci sont évidents.

Charlotte Gainsbourg, je suis fan. José Garcia, on a un peu pitié de lui, le pauvre qui ne "veut" pas comprendre la décision de sa femme, et qui se démène comme un diable pour éviter la sentence. Les deux adolescents sont très bien interprétés, on ressent vraiment la connivence fraternelle. Et le surprise et le plaisir de retrouver Luis Rego, dans un rôle aux antipodes de ceux qui ont fait sa renommée.

Bref, une bonne comédie dont les ingrédients ont été subtilement et judicieusement dosés pour ne jamais être dans le too-much, mais toujours rester sur le fil, entre le rire et l'émotion. Bien divertissant, j'ai beaucoup aimé.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 14 Avril 2024

BD - Editions Dupuis - 128 pages - 23 €

Parution en septembre 2023

Le sujet : Chacun d'entre nous vit, a vécu ou vivra des moments inoubliables, ces petits ou grands points de bascule qui dessinent le destin d'un être humain. Ces moments émouvants, révoltants, dramatiques ou inattendus, mais toujours précieux et émouvants, Fabien Toulmé est allé les chercher pour nous. En Europe, en Amérique latine ou en Afrique, dans de nombreuses couches sociales et autant de tranches d'âge, il a récolté des témoignages universels.

 

 

Tentation : Le billet de Fanja

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : Cet album pourrait presque être un recueil de nouvelles... mais avec des cases et de bulles... et des dessins. Des histoires "courtes" donc, mais qui peuvent se dérouler sur plusieurs années, ou avoir des conséquences des décennies plus tard pour leur narrateur. Des histoires toutes générées par un point de bascule, souvent issue d'une rencontre qui change une vie brutalement, ou par petites touches successives, qu'elles soient douloureuses et bouleversantes ou joyeuses et positives.

Nous avons Emilie, 43, qui témoigne de sa jeunesse passée avec sa famille chez les témoins de Jéhovah. Terrible, mais elle est parvenue à fuir la secte.

Béatrice, 31 ans, nous narre la vie de ses parents...  Celle-ci commence au Brésil, en passant par l'Allemagne...Par le séminaire et la prêtrise pour son père, et l'amour fou et obstiné de sa mère.

Marie, 31 ans, ne se remet pas du viol subit par son petit ami de l'époque, viol qui a ravagé sa vie... Jusqu'à ce qu'elle parvienne à écrire une lettre.

Kévin, 35 ans, a vécu son enfance au Rwanda, qu'il a dû fuir avec sa famille au début des massacres des Tutsis pour les Hutus.

Marine, 43 ans, rencontre l'homme qu'elle aimera toute sa vie lorsqu'elle est adolescente, lors d'un pèlerinage à Lourdes. La vie mettra plusieurs décennies à les réunir.

Grégory, 36 ans, est né dans un quartier sensible de Dunkerque, a connu la délinquance, la prison etc. Mais un jour, une juge a cru en lui.

Ce sont toutes des histoires vraies, seuls les noms ont été changés... On n'imagine la confiance dont ont fait preuve ces confidents auprès de Fabien Toulmé, qui sincèrement, ne les a pas trahis, bien au contraire, il leur rend un bel hommage avec simplicité... Ce sont des combattants de la vie, des combattants de l'amour, et quelque part, tous des survivants aux grandes douleurs ou épreuves de la vie. Et tous témoignent d'une volonté de rebondir, de s'en sortir, de comprendre, de persévérer, de toujours y croire.

Les pages sont bicolores, et les couleurs changent à chaque histoire. Les dessins sont simples mais ô combien expressifs. On ne peut qu'être admiratif devant le talent de Fabien Toulmé pour parvenir à rendre limpide, en une case, un dessin et une bulle, une situation, une émotion, une peine, une désespérance, une joie. Une lecture très fluide qui permet de se concentrer sur les personnages et leur vécu, qui somme toute rejoignent une certaine universalité à eux tous, et ne peuvent que toucher, et devenir inoubliables.

Logiquement, d'autres tomes devraient suivre...

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 12 Avril 2024

Roman - Editions Lizzie - 2h19 d'écoute - 14.99 €

Parution d'origine nov 2020 (Sabine Wespieser)

L'histoire : Décembre 1985, à New Rose, Noël se prépare dans chaque foyer... dont celui de Bill Furlong, père de cinq filles. Bill Furlong est marchand de bois et de charbon. Il livre à domicile, notamment le couvent voisin. Mais ce qu'il y aperçoit ne lui plait pas du tout, et la jeune fille qu'il trouve un matin apeurée, perdue et grelottante dans la réserve à charbon le chamboule profondément. Il évoque tout cela à sa femme, qui est du même avis que la rumeur et les "on-dit"... Ce ne sont pas nos histoires...

 

Tentation : Pourquoi pas ?

Fournisseur : Bib de St Lunaire

Mon humble avis : Ce genre de petites choses... Ce genre de "petits" romans qui marquent... En effet, en 128 pages format papier, on peut dire que Claire Keegan ne s'encombre pas de l'inutile. Elle plante le décor, l'Irlande bigote, et Furlong son personnage principal : né sans père, Bill est maintenant marié et gère tranquillement, bien que modestement, sa famille et son travail. Jusqu'à ce qu'il découvre au couvent confirme les on-dit : les jeunes filles y sont exploitées à la blanchisserie, mal traitées, et leurs enfants illégitimes sont vendus à prix d'or.

On suit donc l'évolution des pensées et du mal être de Bill Furlong face à l'horreur qu'il découvre. Se confronte en lui la révolte face à l'horreur de ce qu'il constate et le prix à payer pour être un homme juste, courageux, fidèle à ses convictions au coeur d'un village qui préfère ignorer ces "petites choses" qui se passent dans l'enceinte religieuses. Le roman nous conduit doucement, subtilement et d'une plume juste vers l'acte de bravoure, qui fera de lui un héros... Entouré de femmes soit bourreaux, soit indifférentes au sort de ces pauvres filles. 

Claire Keegan s'inspire ici de faits réels irlandais maintenant bien connus... Les blanchisseries Magdalen et autres établissements du même genre, tenus par des soeurs catholiques, financés par l'Eglise et l'Etat irlandais, ont "abrité" de force environ 10 000 filles mères et leurs nouveaux nés, dans des conditions déplorables et intraitables... Certaines y sont mortes faute de soin ou des mauvais traitements. Le dernier de ces établissements a fermé en 1996... C'est effarant...

Dans notre époque où les hommes sont constamment montrés du doigt pour leur comportement envers les femmes, Claire Keegan rappelle que les femmes ne valent parfois pas mieux, et que le salut d'une femme peut aussi venir du seul homme qui a le courage de prendre le risque.

Ce roman parfaitement maîtrisé, qui commence en douceur, nous fait ensuite frémir et trembler, pour finir par nous glacer avant de respirer de nouveau. Mais pour une vie sauvée par Furlong, combien d'autres vies sacrifiées dans le silence national...

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 10 Avril 2024

Roman - Editions Points - 220 pages - 7.60 €

Parution Points 2006 (Le serpent à plume 2003)

L'histoire : "Quoi qu'on dise, tuer une personne nécessite une préparation à la fois psychologique et matérielle"

Au Congo, Grégoire se rêve apôtre de son "grand maître", le célèbre et terrible tueur en série Angoualima, qui a terrorisé la ville avant de se donner la mort.

Grégoire prépare donc un crime digne de son grand maître. Oui mais voilà, Grégoire est un un bras cassé, qui peine vraiment à dépasser le grade de petit délinquant sans envergure.

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Un pitch (revu à ma sauce) bien sympa sur le papier. D'ailleurs, le roman démarre bien. Avec un humour bienveillant, Mabanckou décrit l'Afrique de sa jeunesse, pour le meilleur et pour le pire, avec clairvoyance et tendresse. 

L'ambiance est là, appuyée par les noms des villes, lieux et fleuves qui prêtent à sourire... Le quartier de Celui-qui-boit-de-l'eau-est-un-idiot, le fleuve qui charrie les déchets, qui coupe la ville en deux, que le maire à rebaptiser la Seine pour faire parisien, le cimetière Des-morts-qui-n'ont-pas-droit-au-sommeil, le pays d'en face etc.

On en apprend sur ce fameux Grand Maître, puis sur l'enfance de Grégoire, qui est un "enfant ramassé", abandonné à la naissance, qui a passé son enfance d'un bond d'une famille d'accueil à une autre.

Puis advient l'obsession de Grégoire pour son grand maître, ses préparatifs pour tuer Germaine, et ses premiers entrainements qui finissent tous en fiasco.

Le problème est que cela finit par tourner en rond, avec beaucoup de "je , je , je ", des répétitions incessantes, des longueurs, d'ailleurs, une phrase dure presque 10 pages, mieux vaut prendre son souffle avant de la commencer ! J'ai donc poursuivi ma lecture histoire de la finir, mais sans grand émoi, à part deux ou trois passages bien pensés (notamment celui du fameux coup de fil), et ceux qui moquent les grands de ce monde et la politique locale et nationale. Ce roman est "ancien", des "presque" débuts de Mabanckou, aussi je n'y ai pas retrouvé la même verve que dans ses oeuvres suivantes, verves qui m'avait bien régalée d'expressions africaines. A noter tout de même, que malgré le fait qu'on soit dans une parodie du genre, certains moments frôlent bien le glauque.

Avec un tel titre, on peut évidemment penser à un clin d'oeil de Mabanckou au célèbre roman American Psycho de Bret Eston Ellis... Roman que je n'ai pas lu, mais connu dans les très grandes lignes... D'ailleurs, Grégoire n'aime personne, est associable, et se rêve plus qu'il n'est !

J'avoue, j'ignore toujours où Mabanckou a voulu en venir avec ce roman, à part la description d'un quartier pauvre du Congo, et sans doute l'aspect satirique, à la sauce africaine, d'un grand roman paru quelques années plus tôt.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 8 Avril 2024

BD - Editions Maghen - 240 pages - 29 €

Parution : le 1er juin 2023

L'histoire : C'est dans les montagnes des Vosges, dans une ancienne métairie au coeur de la forêt, que Pamina a choisi de vivre isolée du monde avec son compagnon Nils. Elle se sait entourée par un clan de cerfs dont elle ne perçoit que les traces. Jusqu'au jour où un inconnu, Léo, photographe animalier, construit une cabane d'affût et l'initie à l'observation des grands cerfs. Au fil des saisons, par tous les temps et souvent de nuit, Pamina guette l'apparition des cerfs. Elle apprend à les distinguer, les nommer et découvre aussi toute une vie sauvage. Au fil de cette initiation, elle va découvrir d'autres clans plus cruels –; les hommes qui gèrent la forêt et les chasseurs –; et s'engager dans le combat pour la préservation de la nature et de ses espèces sauvages.

Tentation : Le billet de Je lis je blogue

Fournisseur : la bib de St Lunaire

Mon humble avis : Un énorme coup de coeur pour ce magnifique album, que j'ai lu jusque tard dans la nuit pour le terminer.

Gaétan Nocq adapte ici le roman éponyme de Claudie Hunziger, roman que je n'ai pas lu... mais que je devrais lire !

Un véritable hymne à la nature, à son observation, à son écoute, à son parcours, à sa vie, visible ou invisible. A la patience, à l'abnégation, à l'obstination nécessaire pour l'approcher, la connaître, la sentir. Et l'émerveillement advient, l'animal est là, droit, fier, beau, puissant. Parfois rejoint par d'autres... Avant de prendre la poudre d'escampette. Toutes les pages qui content cette approche discrète de la nature et de ses habitants, juste pour le plaisir de l'observation, ou de la belle photo, sont teintées de bleues, un bleu et des dessins cotonneux qui enveloppent, et qui traduisent parfaitement la plupart de scènes... En effet, la nature s'observe à l'aurore ou au coucher du soleil, à cette fameuse heure bleue... Le départ se fait très tôt et le retour très tard... au coeur de la nuit.

J'ai adoré tout ce qui touche aux techniques d'affût, moi qui n'ai pas la patience ou je ne suis pas assez ascétique pour m'y mettre pour favoriser des rencontres exceptionnelles avec cerfs, renards, chevreuil ou autre. Le seul "affût" que je pratique, c'est dans les observatoires auprès des étangs et marais. Et là, j'adore, je pourrais y rester des heures, d'ailleurs j'y reste des heures. Par moment, il ne se passe pas "grand-chose". Et puis soudain, tout s'anime et cela devient une véritable pièce de théâtre. Des personnages entrent, d'autres sortent, certains dominent, d'autres fuient, certains se nourrissent, d'autres dorment ou se toilettent, se séduisent durant les périodes propices. Aucun scénario n'est écrit. Et d'un seul coup, tout le monde s'envole, car au loin, un prédateur arrive.

Alors, dans ces pages, j'ai eu l'impression d'y être, et l'émotion qui saisit l'Etre humain lorsque le cerf parait est magistralement rendue et partagée.

Mais le rêve éveillé ne dure pas... Car cet album est aussi un cri, un plaidoyer pour le respect de cette même nature et de ses habitants très très malmenés.

Pamina rencontre Léo, le photographe animalier, qui va l'initier aux techniques d'affûts et à la vie des cerfs. Il lui apprend à devenir invisible...  Car quand l'on sait être invisible, et bien ce qui nous est invisible devient visible. Dès lors, Pamina sait que les cerfs seront le sujet de son prochain roman. Dans sa préparation, elle rencontre différents acteurs et administrations (dont l'ONF) qui "gèrent" cet espace naturel et les espèces qui y vivent. Et là, ce le coup de massue. Un à un, les grands cerfs disparaissent, ils sont "tirés". La chasse, la "régulation", et surtout, le profit économique... Car en résumé, les Cerfs abîment les arbres feuillus, qui ne sont ensuite plus vendables dans l'industrie du bois. Si vous ajoutez à cela qu'un pin est bien vite plus rentables qu'un feuillu... Voilà les coupes massives, et l'espace de vie du grand cerf qui se réduit comme une peau de chagrin. Et puis, il y a les compromis des uns et l'hypocrisie des autres. Car dans son enquête, Pamina découvrira l'impensable qui se produit avec la "bénédiction" et la "complicité" de l'ONF...  pour l'adoration du dieu "profit".

 

Emouvant, instructif sur la vie des cerfs, bouleversant et révoltant à la fois, cet album est un bijou ! A lire !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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