Publié le 24 Septembre 2017

 

Il pleut dans mon coeur comme il pleut sur mes îles.

Les îles me passionnent et me fascinent. Et certaines d'entre elles sont devenues une extension de moi. Une partie de moi, de mon vécu, de ma vie, de mes souvenirs.

La Caraïbe, je l'ai presque parcourue comme qui dirait "de long en large et en travers" .Une île particulièrement fut ma maison, mon chez moi pendant presque 3 ans : La Guadeloupe.

Deux îles étaient mes petits paradis de vacances, de weekend, de virée à la journée : Saint Barth et Terre de Haut aux Saintes. Ah, les nuits aux Saintes, à l'hôtel, sur un bateau, chez l'habitant, sur la plage (un peu mouillée la nuit sur la plage !)

Barbuda m'était paru comme un lieu de béatitude et presque de robinsonnade. Une partie habitée, l'autre parc naturel, sur la plage, personne d'autre que nous et l'eau, translucide comme je n'en n'avais encore jamais vu.

Antigua et cette drôle de journée passée à "subir" le mélange du flegme britannique et la langueur antillaise de la police suite à un accrochage en voiture (sans gravité)

La Dominique, ma sauvage... Une rando à se perdre sous des trombes d'eaux et la soirée passée à sécher passeports et vêtements avec une amie d'une amie rencontrée quelques jours avant.

Saint Martin, évidemment ! Bon, pas que de bons souvenirs car j'en ai rapporté une dengue phénoménal qui m'a valu une hospitalisation à Pointe à Pitre.

La République Dominicaine, une semaine de vacances à randonner, découvrir et danser le Merengue.

Cuba, rando, l'ombre du Che, Trinidad de Cuba, la Havane et ses mystères, le Havana Club...

Porto Rico et les rues de San Juan. De chaque fenêtre entrouverte s'échappe un air de Salsa, alors qu'il est 23h00 et que je suis perdue car pas pris le bon bus... Mais 5 mots d'espagnol et la gentillesse des Porto Ricains font que j'arriverai à bon port.

Et toutes ces iles que les médias ne  citent pas... Anguilla forcément dévastée puisque juste au-dessus de Saint Martin.

Saba et ses "3000 marches" (je ne sais plus le nombre exacte), un serpent sur le chemin et une plongée sous-marine en priant le dieu de la mer de ne pas me faire croiser de requin !... Ah oui, et Saba, avec sa piste d'atterrissage la plus petite du monde, pas beaucoup plus longue que celle d'un porte-avion

Saint Eustache et son volcan. Encore un serpent pendant la rando ! Je grimpe sur un rocher et hurle de peur, pendant qu'une amie pharmacienne me dit que ce serpent est très intéressant et blablabla.

Saint Kitts et Nevis les fausses jumelles.

Et même Key West, rejointe après cette fabuleuse route des keys,  où plane l'ombre d'Hemingway.

Bref, tous ces lieux qui firent mon bonheur, ma joie, mon ouverture au monde, mon ébahissement devant tant de beauté, de différences, de nature préservée, d'isolement, d'impression de bout du monde, d'une autre époque parfois, de renouvellement, de richesse exacerbée aussi pour certaines... Bref, tous ces lieux sont dévastés. Et moi, je pense très fort à mes amis chers qui vivent en Guadeloupe, à ceux avec qui j'ai partagé de super moments, même si la distance et le temps qui passe ont distendu les liens. Mais aussi à tous ces gens que j'ai croisé, avec qui j'ai échangé des paroles, passé une journée, partager un verre. Ceux qui m'ont accueillie à Saint Barth juste parce que j'étais l'amie d'un ami. A tous ces gens qui ne sont plus qu'un vague souvenir, dont j'ai oublié le nom, même le visage parfois... A tous ces gens qui ne sont même plus dans mes souvenirs mais qui ont fait mon présent à une époque. A tous ces gens qui vivent un enfer depuis Irma, José et Maria.

Oh de bien jolis prénoms, mais si meurtriers au final. Des noms qui disparaîtront à jamais de la liste des patronymes prévue pour les ouragans sur 10 années à venir, liste qui revient au bout de 10 ans, amputée des noms des cyclones dévastateurs et meurtriers. Un jour, il n'y aura peut être plus assez de prénoms disponibles si cela continue ainsi.

Oh oui, je pense à tous ces iliens qui ont pour la plupart tout perdu. 

Ca fait maintenant 4 ans que je ne suis pas retournée en Guadeloupe et j'ignore quand je pourrai y retourner et même si j'y retournerai. Je n'ai plus la même vie, plus les mêmes moyens financiers, plus la même santé et plus le même travail qui avait bien facilité mes multiples retours en Guadeloupe pour de simples vacances.

Mais j'ai de la chance car je suis ici, en Bretagne, loin... Du coup, je n'ai pas vécu ces cyclones meurtriers et si dévastateurs, hormis à travers quelques reportages télé vus confortablement dans mon canapé, bien à l'abri chez moi, mais atterrée. Douloureusement atterrée car ces bouts de terre en pleine mer font partie de ma vie, de mon coeur, de mon âme. J'avais choisi d'y vivre et j'ai choisi d'en rentrer. D'autres y sont nés et n'ont pas d'autres choix que d'y vivre. Vivre dans ces paradis qui quand le ciel l'a décidé, se transforment en enfer.

Et oui, j'ai aussi de la chance car dans les images ancrées dans mes souvenirs, ces îles restent intactes et merveilleuse. Et je me demande combien de temps il faudra pour qu'aux yeux de ces insulaires, natifs ou d'adoption, mes paradis perdus retrouvent à leur yeux la beauté, la splendeur des images de mes souvenirs.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Actions Réactions Humeur Humour

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Publié le 23 Septembre 2017

Film d'Olivier Ayache - Vidal

Avec Denis Podalydes, Léa Drucker, Abdoulaye Diallo, Pauline Huruguen

 

Synopsis :  François Foucault, la quarantaine est professeur agrégé de lettres au lycée Henri IV, à Paris. Une suite d’évènements le force à accepter une mutation d’un an dans un collège de banlieue classé REP +. Il redoute le pire. A juste titre.

 

 

Mon humble avis : Le nombre de pattounes de chat importe peu ici. J'aurais pu en mettre 5 comme deux. Pourquoi ?

Parce que ce film est bien réalisé, légitime dans son sujet et dans l'actualité. Je ne m'étalerai pas sur les sujets de l'échec scolaire, de la déscolarisation, des zones d'enseignements prioritaires etc. Je ne les maîtrise pas et ils "ne me concernent pas" directement. Même si cela ne m'empêche pas d'avoir quelques options sur l'éducation nationale. Même si cela ne m'empêche pas de me demander ce qui a bien pu ce passer en France (et sans doute ailleurs) ces cinquante dernières années pour que le maître d'école ne soit plus respecter, pour que le professeur doive -être ainsi toujours sur ces gardes pour que ne dégénèrent pas les situations, pour que l'ado ait le dessus sur l'adulte.

Mais hélas, le  film d'Olivier Ayache n'apporte rien de nouveau là-dessus : juste une nouvelle version de ce qui semble avoir déjà été vu au cinéma, comme à la télévision dans un docu-fiction.

Mais à mes yeux, Les Grands Esprits n'évite pas les clichés, les poncifs sur cet environnement. Même la fin apporte ses grands violons, histoire de rester positif, de montrer qu'il y a de l'espoir tout de même, que tout n'est pas perdu etc...

Après, j'avoue qu'il y a de splendides moments dans cette histoire. Dès l'entrée, déjà, la longue tirade latine de Denis Podalydes m'a merveilleusement cueillie. Même si je n'y ai rien compris, j'ai juste trouvé cela très beau, très agréable à écouter. Comme quoi, le sens peut être mineur face à la forme. De même, lorsque Podalydes évoque à sa façon le contenu des Misérables d'Hugo, l'instant est délicieux et étonnant.

Mais il y a aussi certaines scène qui donnent à vomir, et pas forcément celles que l'on imagine. Juste après cette tirade latine, qui résonne entre les murs du lycée Henry IV, force est de constater que les élèves (pourtant parmi les plus brillants de l'hexagone) sont brimés, rabaissés, humiliés par les propos du professeur. A quoi bon ? Pourquoi tant d'énergie à démolir l'autre plutôt que de lui tendre la main.

Loin de sa zone de confort, François va se remettre en question et apprendre cela : A tendre la main.

L'interprétation est bien sûr excellente, tant chez les ados que chez les adultes. D'ailleurs, j'ai beau me creuser la tête, je ne vois pas qui d'autre que Podalydes aurait pu endosser le costume de François.

En conclusion : un bon film mais pas exceptionnel, puisque "déjà vu" !

 

L'avis de Stéphie, prof de lettres

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 21 Septembre 2017

Roman - Editions Pocket - 409 pages - 7.40 €

 

Parution d'origine en 2007

 

L'histoire : Suite à une "salle histoire" Rick, américain de l'Ohio a tout perdu : son travail sa crédibilité, sa femme. Et même sa fille ne veut plus lui parler.

Alors, il prend un billet d'avion pour Paris. Là, il compte écrire le roman qui lui ronge le ventre depuis si longtemps. 

Oui, mais, la ville des lumières devient très vite obscure, dangereuse et crasseuse pour lui. Bref, il multiplie galères et mauvaises rencontres jusqu'à celle de Magrit, énigmatique et fascinante femme du Vème arrondissement.

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL !

 

 

Mon humble avis : Ce roman dormait dans ma PAL depuis 8 ans, époque où deux autres romans de Douglas Kennedy m'avaient on ne peut plus happée : Une relation dangereuse et Cul de Sac (depuis retitré élégamment "Piège Nuptial).

Bon, et bien cette fois, le bilan de lecture est flop flop flop...

Pourtant la narration commençait bien, on entrait vite en empathie avec le pauvre Rick, les descriptions de l'envers de la médaille parisienne étaient intéressantes et prenantes : les clandestins, les marchands de sommeil, les squattes loués à prix d'or, les influences de certaines mafia turque etc... C'est sordide à souhait, mais, j'imagine, réaliste. Puis, les propos deviennent un peu redondants et on aimerait que Rick se démène un peu plus plutôt que de subir.

Vient ensuite la rencontre avec la femme du Vè, Margit. Le roman semble prendre  une nouvelle direction et l'on espère que quelque chose de "grand", de "bousculant" et "d'haletant" advienne.

C'est alors que tout s'écroule, en tout cas pour moi. Douglas Kennedy nous emmène dans une voie surnaturelle, tout par à vau l'eau. La crédibilité du roman, la crédulité du lecteur et limite même son intérêt. Cette voie surnaturelle est bien sûre sans issue dans le roman et pire frôle le ridicule en plongeant dans l'inepte pluridimensionnel nullement bien-fondé ni abouti par l'auteur. Le tout parsemé d'une tentative de philosophie de la vie niveau trottoir, voire même du caniveau. Bref, l'impression que rien ne tient plus debout s'inscrit dans l'esprit du lecteur et c'est bien dommage. J'ai poursuivi ma lecture dans une espérance jamais récompensée et au contraire, bien déçue.

Et, cerise sur le gâteau... Le fameux roman que Rick s'échine à écrire tout au long du roman est finalement remisé au tiroir pour être remplacé par l'histoire que Rick vient de vivre. Bref, une fin d'un classique agaçant : "le roman dans le roman".

Donc flop, bof, plouf, on passe !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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Publié le 19 Septembre 2017

Film de Marc Webb

Avec Chris Evans, McKenna Grace, Lindsay Ducan, Octavia Spencer

 

Synopsis :  Un homme se bat pour obtenir la garde de sa nièce, qui témoigne d'un don hors du commun pour les mathématiques.

 

Mon humble avis : Le même jour au cinéma, j'ai fait le grand-écart en allant voir "Les grands esprits" (globalement sur les cancres / billet à venir) puis Mary sur cette enfant surdouée.

En sortant de ces deux séances, la question qui me taraudait était : qui des cancres ou des surdoués sont les plus heureux aujourd'hui... et demain, une fois adulte. Bien évidemment, je n'ai pas la réponse, puisque je pense qu'elle dépend de chaque individu et de son entourage, et que rien n'est tout noir ni tout blanc. Une différence néanmoins, le cancre peut sortir de son état, alors que le surdoué ne sera toujours.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce film, qui m'a émue et questionnée sur un sujet qui m'interpelle, même si je ne suis pas concernée personnellement, bien entendu.

La sincérité est ce qui ressort de Mary, tant du film que des personnages. Dans les adultes, chacun pense avoir raison et le plus sincère est encore celui qui est sûr de ne pas vraiment savoir, qui s'interroge.

Le personnage de la mère défunte de Mary est omniprésent, et paraît apporter à elle-même un semblant de réponse à la question, suivant la façon dont on l'interprète bien sûr.

Chacun semble vouloir le bien de l'enfant surdoué.  L'oncle Franck, qui élève sa nièce depuis le décès de sa soeur, souhaite avant tout pour elle bonheur et enfance la plus normale possible.

La grand-mère, qui a toujours fait peu cas de Mary, est persuadé que la petite ne s'épanouira que dans l'excellence et que son don extraordinaire doit être mis au service de la nation, de l'humanité, pour les futures découvertes que pourraient faire Mary et qui changerait le monde.

Et pour définir le bien de l'enfant, les adultes vont se déchirer, Mary se retrouvant victime de cet combat juridique et de ses conclusions...

Le film nous fait osciller entre rire (Mary ne manque pas de répartie) et larmes mais sans tomber dans le pathos ni la mièvrerie. Les relations entre les personnages sont bien approfondies et brossées. C'est vraiment une belle et tendre histoire.

Maintenant, vous savez comme il m'arrive d'être pointilleuse et 3 petits trucs m'ont dérangée : Lors du procès, il est reproché à Franck d'avoir déraciné sa nièce en l'emmenant en Floride. Comment peut-il y avoir une notion de déracinement pour un enfant de moins d'un an à l'époque du fait ?

L'histoire et le tournage se déroulent forcément sur plusieurs semaines, (c'est surtout la fréquence des séquences de tribunal... Et tout au long du film, Mary se trouve édentée de ses dents de lait... qui sont donc bien longues à repousser !

Enfin, même si Chris Evans joue parfaitement son rôle, j'ai eu une impression de mimétisme tant corporel qu'expressif  et vocal avec Tom Cruise. Peut-être est-ce le même doubleur pour les deux acteurs. Bref, cela m'a un peu perturbée mais n'entache en rien la beauté de ce film !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 17 Septembre 2017

Reprenons notre découverte en photos de Lanzarote, île la plus septentrionale de l'archipel des Canaries.

Aujourd'hui, je vous propose d'observer la flore de Lanzarote, île battue par les vents et dont une grande partie de la surface est composée de lave et de volcans.

C'est donc très aride d'apparence, mais... la nature réserve toujours de belle surprise à qui sait la regarder, l'observer, et prendre son temps.

Les plantes et fleurs suivantes ne représentent pas une liste exhaustive évidemment. Ma mémoire étant très sélective, je ne me souviens pas du nom de ces plantes.

Et pourtant, notre guide était un thésard en botanique, donc un passionné XXL qui sait partager ! Et dans notre groupe, un ancien pharmacien, spécialisé dans l'utilisation des plantes. Autant dire que ces deux-là se sont entendus comme cochons, chacun trouvant en l'autre son égal ou son complément. Quant à nous, nous aurions pu apprendre plein de mots latins, mais bon, le sujet des vacances, c'était la rando !

Bon dimanche !

UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
Ah, cette plante, je sais ! Il s'agit de l'Aloé Véra ! Celle de Lanzarote est mondialement réputée, car cultivée sur des sols volcaniques. Ce que j'ai retenu également, c'est que l'Aloé Vera ne fait pas partie de la famille des cactus, mais de celle de l'oignon !

Ah, cette plante, je sais ! Il s'agit de l'Aloé Véra ! Celle de Lanzarote est mondialement réputée, car cultivée sur des sols volcaniques. Ce que j'ai retenu également, c'est que l'Aloé Vera ne fait pas partie de la famille des cactus, mais de celle de l'oignon !

UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE
UN DIMANCHE A LANZAROTE :  LA FLORE

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Voyages dans les iles

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Publié le 15 Septembre 2017

Roman - Editions Audiolib - 14h32 d'écoute - 24.90 €

 

Parution d'origine en 2015

 

L'histoire : Marcus Goldman, écrivain à succès, raconte sa famille, ses familles. Car depuis toujours semble-t-il, il y a les Goldman de Baltimore, son oncle, sa tante et ses deux cousins, à qui tout réussit et qui vivent dans un luxe décomplexé. Et puis il y a les Goldman de Monclair, Marcus et ses parents, très middle class américaine. Marcus rêve d'être un Baltimore à qui il vous un amour et une admiration sans borne. Mais au fil des années, jusqu'au drame, il apprend qu'il ne faut pas se fier aux apparences.

 

Tentation : Mon coup de coeur pour le précédent roman de l'auteur

Fournisseur : La bib' !

 

 

Mon humble avis : Mon enthousiasme pour Le livre des Baltimore est au moins aussi égal que celui ressenti lors de mon audiolecture de La vérité sur l'affaire Harry Quebert !

Celui-ci n'est sans doute pas étranger à l'excellente lecture qu'en fait Thibault de Montalembert. Mais avant cela, il y a bien entendu l'immense talent de narrateur De Joël Dicker. Dicker sait vraiment si prendre pour ensorceler son lecteur, le rendre captif de cette très longue histoire, simple en apparence (la vie d'une famille presque divisée en deux), mais qui réserve moult surprises, révélations que le narrateur, Marcus, découvrira à l'âge adulte. Un roman à tiroirs en quelques sortes malgré une vie quotidienne des protagonistes somme toute assez normale.

Pour ne pas lasser son lecteur par un récit linaire et chronologique, Joël Dicker fait régulièrement des bons dans le passé, mais ce, en différentes époques et en se préoccupant à chaque fois de protagonistes différents, même si Marcus, Woody et Hillel, les personnages principaux, ne sont jamais loin et toujours concernés par ce qui se passe. Différentes époques donc, différents lieux également. Dicker nous emmène tantôt à New York, tantôt à Miami, souvent à Oak Park, banlieue huppée de Baltimore, à Montclair évidemment, mais aussi dans les Hamptons. Une période, comme un épisode, dans un lieu forme un chapitre qui nous laisse à chaque fois sur un cliff hanger, évidemment. Le tout, dans une écriture directe, ciselée, extrêmement maîtrisée.

Le livre des Baltimore, c'est une histoire de famille qui se divise en deux clans, parce que ces deux clans vivent à deux vitesses, parce que deux niveaux de vie vraiment différent. Un réel fossé social s'est creusé entre les deux et l'enfant Marcus a honte d'appartenir au clan des simples, même s'il fait partie aussi, à chaque vacances, au clan des Baltimore. Ce récit de famille est conté par un adulte, mais il laisse la place à la vision de l'enfant sur ses différences, puis, plus tard, l'adulte Marcus portera un autre regard sur ces différences, au fur et à mesure des découvertes qu'il fera sur sa famille, et des confidences qui lui seront faites au fil du temps.

Le livre des Baltimore est avant tout un formidable roman sur l'enfance et le trio que forment les trois cousins : Marcus (le Montclair), Hillel (le Baltimore) et Woody (le Baltimore adopté). L'amour fusionnel et l'amitié exclusive qui lient les trois enfants, puis les trois adolescents, puis les trois jeunes adultes semblent indestructibles. Oui mais... il y a la vie et ses pièges.

Pour résumer ce roman extrêmement dense on peut dire que les thèmes principaux du livre Baltimore sont : grandeur et décadence, admiration, jalousie, choix de vie, fraternité, amitié, pardon, les Etats-Unis (mode de vie, coutumes, extrêmes, crise des subprimes qui s'invite aussi), la fierté, l'humilité, la culpabilité, la honte, l'honneur, les regrets, les malentendus, les secrets de famille, la rivalité, l'intégrité, la prévarication. Mais ce qui ressort surtout, malgré tous ces mots et leur contraire, c'est l'amour profond des uns envers les autres, même si celui-ci se révèle souvent maladroit.

Et puis il y a ce drame qui est annoncé dès les premières pages et qui nous sera révélé presque en toute fin, donnant à ce roman un petit air de thriller psychologique, tant le suspense est latent et s'intensifie au fil des années, des pages qui nous rapprochent inexorablement de ce drame, de ces drames en fait.

Bref, pour moi, Le livre des Baltimore est un chef d'oeuvre, un pur chef d'oeuvre !

Et, en deux romans, Joël Dicker devient pour moi un auteur incontournable, un auteur à suivre, une valeur sûre !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 13 Septembre 2017

Film de Carine Tardieu

Avec François Damien, Cécile de France, Guy Marchand

 

Synopsis :  Erwan, inébranlable démineur breton, perd soudain pied lorsqu’il apprend que son père n’est pas son père.
Malgré toute la tendresse qu’il éprouve pour l’homme qui l’a élevé, Erwan enquête discrètement et retrouve son géniteur : Joseph, un vieil homme des plus attachants, pour qui il se prend d’affection.
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, Erwan croise en chemin l’insaisissable Anna, qu’il entreprend de séduire. Mais un jour qu’il rend visite à Joseph, Erwan réalise qu’Anna n’est rien de moins que sa demi-sœur. Une bombe d’autant plus difficile à désamorcer que son père d'adoption soupçonne désormais Erwan de lui cacher quelque chose…

 

 

Mon humble avis : Comme j'ai aimé ce film chaleureux, à priori sans prétention et qui présente une bande annonce plus drôle que le film ne l'est vraiment.

En fait "Ôtez-moi d'un doute" est un film profondément humain, sensible, touchant, tendre, qui coulerait presque comme un long fleuve tranquille. Oui, l'on sourit beaucoup et quelques réparties donnent à rire mais là n'est pas l'essentiel, qui se trouve dans des personnages avec qui l'on se sent bien. Des personnages simples, du quotidien, qui se découvrent, se rencontrent, se trouvent... Oui, dans cet ordre-là !

Beaucoup d'émotions sur ce film qui traite des liens familiaux, qu'ils soient du sang... ou pas. Sur l'image du père. Sur la filiation. Sur la fraternité.

Quelques grammes de comédie sentimentale donne un léger air enjoué à l'histoire, qui ne manque ni de quiproquos, ni de rebondissements et qui échappe totalement aux poncifs et au mélo, malgré les sujets profonds abordés.

Ôtez-moi d'un doute est vraiment un charmant et joli film, servi par des comédiens justes et en état de grâce (quel François Damiens ! Bouleversant !) et qui, une fois de plus, montre à quel point ma Bretagne d'adoption est magnifique !

Ce film n'est peut-être pas grandiose, ni "la production" de l'année, mais il y fait si bon qu'il serait vraiment dommage de ne pas le voir.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 11 Septembre 2017

BD - Editions Futuropolis - 120 pages - 17 €

 

Parution en novembre 2007

 

L'histoire :  Mali, de nos jours. Mancha est un jeune peintre, rescapé des massacres du Rwanda, qui semble surtout vivre d'amour, d'eau fraîche et de cigarettes «home made». Une vie qui lui convient, malgré les reproches de son ami Sancho et de sa fiancée Mah, qui le trouvent un peu trop lymphatique.
Sa vie tranquille se voit perturbée par la rapide apparition d'une toubab, Alonza Loren, Dulcinéa pour ses amis parisiens, aperçue à l'arrière d'une automobile et dont il tombe immédiatement amoureux. Voilà, c'est trouvé, il va pouvoir devenir chevalier servantManque de bol, quand Mancha décide de déclarer sa flamme à la gazelle, elle est déjà retournée à Paris. Rapidement, Mancha enfourche sa moto, accompagné de son ami Sancho...

 

Tentation : Titre, couv' et premières pages !

Fournisseur : La bib'

 

 

Mon humble avis : Un super coup de coeur pour cette BD, qui devrait ravir, soit dit en passant, 2 blogo copines qui s'étaient lancées, il y a quelque temps, dans une LC (Lecture commune) du célèbre roman de Cervantès. La hyène hilare devrait sortir de ce corps !

Désolée pour cette PV (Private Joke) ! J'en viens au sujet !

Bien entendu que cette BD est inspirée de Don Quichotte ! Mais pas que ! En effet, CMAX l'écrit clairement en fin d'ouvrage, il s'est aussi inspiré de "L'homme de la Mancha", alias Jacques Brel. Mais aussi, de personnages cinématographiques connus, tels Jack Sparrow (Pirates des Caraïbes) ou encore, de Tyler Durden (Fight Club). Aussi, inutile de dire que le personnage de Mancha est ici haut en couleurs et jubilatoire pour le lecteur !

La première partie est autant onirique qu'hilarante. Nous sommes au Mali (l'occasion de superbes planches avec paysages et vie locale). Mancha, qui trouve l'essence de sa vie dans rêve, la peinture et les substances hallucinogènes, tombe en amour pour une belle toubab, l'inaccessible étoile ! Il change partiellement d'essence et trouve le sens de sa vie. Retrouver la toubab et défendre l'opprimé (ce qui finit toujours mal pour lui). Les dialogues sont un pur et source d'éclats de rire ! En effet, nombre d'entre eux sont tirés de paroles de chansons célèbres ou peut-être moins célèbres et dans ce cas, je ne les ai pas remarquées ! En vrac, des vers de Brel, de Gainsbourg, d'Ellie Médeiros, de Noir Désir. Mais aussi, Mancha emprunte on ne peut plus aisément et librement des citations, notamment de Montaigne et des répliques célèbres de film. Bref, délicieusement drôle et philosophique.

Dans la deuxième partie, même si Mancha ne se départit pas de sa verve exquise et de son grand coeur, le récit prend un ton nettement plus grave pour se pencher sur les délicats sujets des émigrants africains et leurs trop souvent funestes destins pour suivre un rêve via les îles Canaries et, à travers ces émigrants, sur les rapports Nord/Sud. L'on apprend alors que Mancha est un Tutsi Rwandais, qui a vu sa famille se faire découper par les Hutus, ce qui explique ces nombreux cauchemars. Puis, toujours dans la quête de la toubab, nous arrivons avec Mancha et Sancho à Paris. Et là, bien sûr CMAX évoque la vie des immigrés, des préjugés dont ils sont victimes et des différences culturelles.

On a tous un Don Quichotte en soi, c'est ce que montre cette BD. Un rêve, une quête, une inaccessible étoile, une envie de fuir le réel. Le tout, dans une adaptation très contemporaine d'un classique, dont les sujets sont autant évidemment qu'hélas, atemporels !

Mancha, Chevalier Errant, est donc une BD autant divertissante, qu'émouvante et très profonde  et d'une richesse de réflexions sans fond ! A lire bien sûr !

 

"Sur le plus beau trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul" (Montaigne)

"Ma mère m'a donné la vie non ? Pourquoi diable perdrais-je mon temps à gagner ma vie ?" (Mancha, Mancha Chevalier errant, de CMAX)

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 9 Septembre 2017

Nouvelles - Editions Albin Michel - 326 pages -21.50 €

 

Parution le 30 août 2017 : Rentrée Littéraire

 

Les histoires :  Quatre destins, quatre histoires où Eric-Emmanuel Schmitt, avec un redoutable sens du suspens psychologique, explore les sentiments les plus violents et les plus secrets qui gouvernent nos existences. Comment retrouver sa part d'humanité quand la vie vous a entraîné dans l'envie, la perversion, l'indifférence, le crime ?

 

Tentation : La tradition de la Rentrée !

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi !

 

 

 

Mon humble avis : Eric-Emmanuel Schmitt n'a vraiment pas son pareil pour sonder l'âme humaine, tant dans sa bienveillance que dans sa cruauté.... Même si le cruel est la première victime de sa cruauté.

Trois longues nouvelles, puis une plus courte se succèdent dans ce livre. J'avoue que la dernière, étonnante, aussi touchante que bouleversante m'a paru détonner du sujet central de ce recueil. Il n'empêche, dans celle-ci, Eric-Emmanuel Schmitt nous plonge dans le Petit Prince et la mort de St Exupéry.

La colonne vertébrale de cette oeuvre, c'est le pardon. Le pardon est disséqué par le romancier dans toutes ses ambiguïtés. Observer sous différents angles et étudier le pardon, qui semble être la plus auguste et admirable qualité m'a passionnée. Bien sûr, cela amène à de profondes réflexions tant sur notre vie personnel que sur le monde.  Car oui, le pardon a les défauts de ses qualités. Et si le pardon, prôné par toutes les religions, l'éducation et les valeurs morales, n'était pas aussi pur qu'il y parait ? Et s'il était "distribué" à tout bout de champ sans que l'on s'imagine ses conséquences.

On pardonne par bonté d'âme, par grand coeur, par envie de quiétude, par rejet du conflit. Oui, mais se demande-t-on comment l'offensant reçoit ce pardon ? Le souhaite-t-il seulement, ce pardon, qui à ses yeux, grandit encore à ses yeux son offensé, puisqu'une fois de plus, celui-ci est capable de quelque chose que l'offensant est incapable d'atteindre : la grandeur d'âme.

Le pardon rend son acteur humain, mais redonne aussi humanité à celui qui le reçoit. Le pardon simplifie aussi la vie lorsqu'il évite de s'interroger sur l'essence de l'offense...Le pardon peut aussi se révéler perverse, lorsqu'il fait partie d'un plan de vengeance. Et oui, c'est possible. Je n'avais jamais réfléchi plus que cela à ce sujet, malgré mes années de philo au lycée et c'est en fait un sujet passionnant, bien plus subtile qu'il y parait.

Eric-Emmanuel Schmitt m'a donc embarquée une fois de plus à travers ces quatre histoires. Deux jumelles parfaites... L'une hait l'autre qui pardonne.

Une simplette des montagnes donne naissance à un fils, après une amourette d'été avec un jeune parisien... qui bien entendu, ne voudra entendre parler de ce fils... Jusqu'au jour où... Simplette dit aussi pure. Et quand on est pure, on est au-delà du pardon conscient.

Elise rend visite en prison au serial killer qui lui a pris sa fille unique. Pourquoi ? Pour comprendre, pour pardonner, pour se venger ? Comment ? Par le pardon... oui. Le pardon peut être une vengeance.

 La dernière nouvelle, étonnante, aussi touchante que bouleversante se le pardon que l'on veut s'accorder à soi même. Eric-Emmanuel Schmitt nous plonge dans le Petit Prince et la mort de St Exupéry. Mais je n'en dis pas plus !

Et, "comme d'habitude" avec mon cher Eric-Emmanuel Schmitt, tout cela se lit facilement, n'est jamais pompeux ou éreintant. Une formidable occasion de réfléchir en délice sur un mot qui peut se révéler plus vicieux qu'il n'y parait, mais sans lequel le monde ne serait qu'hécatombe.

Comme j'aime cet auteur, presque au même titre que ma chère Amélie Nothomb, même si je trouve dans leurs livres des choses bien différentes. D'ailleurs, je ne les lis pas pour la même raison.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 7 Septembre 2017

Bd - Editions Glénat - 128 pages - 25 €

 

Parution en août 2016

L'histoire :  Fin des années 1970. Dans les rues de Rabat au Maroc, Liam, un petit garçon, est attaqué par un chat errant. Transporté d'urgence à l'hôpital, le diagnostic est sans appel : il a attrapé la rage. Gravement contaminé mais soigné à temps, Liam a frôlé la mort, mais sa vie s'en retrouvera changée à jamais. Hanté par le fantôme de ce chat, le jeune garçon va développer des capacités hors-norme, et une sauvagerie quasi animale...

 

Tentation : La couv et les premières pages

Fournisseur : La bib'

 

 

 

Mon humble avis : Encore une fois, je me suis fait "avoir" par les premières pages. Imaginez, de superbes planches avec, pour décors de fond, le vieux Rabat des années 70 (Mais ça ne dure pas, on se retrouve bien vite en France). Et puis il était question d'un chat ! Alors...

Déjà, le choix de la couverture m'étonne. Elle ne représente en rien le contenu de la BD : ni un personnage, ni une scène, ni l'atmosphère du roman. Alors pourquoi ? Mystère !

Les chats ne sont pas vraiment à la fête dans cette histoire qui s'ouvre sur la morsure de Liam par un petit chat au Maroc. Chat porteur de la rage. Soigné à temps pour éviter la mort, Liam conservera toute sa vie des traces de cette morsure, jusque dans son comportement, à jamais lié au félin meurtrier, à jamais lié à la rage.

L'histoire est relativement intéressante, puisque l'on suit Liam dans ses affres sur presque une trentaine d'années. Liam sera toujours un garçon, un ado puis un adulte différent, jusqu'à ce que... vous verrez à la fin, plutôt convenue et attendue, dommage.

Dans ses crises rageuses, Liam développe une violence extrême, adopte des attitudes félines. Lui-même pense recouvrir l'apparence d'un chat : il se voit des griffes, une queue, puis des moustaches... Sa transformation se poursuit au fur et à mesure que le démon s'étend et remporte une victoire après l'autre...

Le récit de Liam est entrecoupé d'interventions d'un neurobiologiste. Au début, celles-ci sont enrichissantes, qui rappellent l'historique du virus de la rage et de ses traitements. Puis ses explications deviennent trop scientifiques et vraiment indigestes et l'on s'interroge sur leur nécessité. Le neurobiologiste tente d'expliquer un phénomène qui  ne s'explique pas ! Certes, il peut y avoir un parallèle entre les accès de rage de Liam et les symptômes d'une adolescence colérique. Mais à ce niveau-là, je n'ai pas su s'il fallait lire au premier degré ou au deuxième.

Certaines pages et dessins sont poignantes même si violentes, qui décrivent parfaitement la dualité dont souffre Liam. Mais bon ce n'est pas suffisant pour en faire un incontournable. J'ai apprécié cette lecture, mais sans plus. Je garde ma dose d'enthousiasme pour d'autres futures découvertes (j'ai 3 BD très prometteuses qui m'attendent sur ma table de chevet !)

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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