CINE : SELMA et INHERENT VICE

Publié le 18 Mars 2015

Selma : Affiche

Film d'Ava DUVERNAY

Avec David o, ,

 

 

Synopsis : Selma retrace la lutte historique du Dr Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Jonhson à signer la loi sur le droit de vote en 1965. 

 

 

Mon humble avis :  C'était il y a 50 ans... Je ne connaissais rien de cet épisode de l'Histoire, et de la vie de Martin Luther King. De Luther King, je ne savais que le début d'un discours célèbre et sa fin tragique. Le film rappelle aussi, de façon anecdotique, qu'il a reçu le prix Nobel de la Paix en 1964.

Selma montrer parfaitement la nature du combat de Luther King, dans le fond et dans la forme. La discrimination a été abolie dans la loi Américaine, mais dans les faits, il y a encore un long chemin à parcourir pour parvenir à l'égalité des droits des citoyens américains, quelques soient leurs races et leurs couleurs. Ici, sur cette période, c'est précisément l'obtention du droit de vote des noirs américains qui occupe Luther King et son mouvement, qui ont choisi la voie pacifiste, au contraire du mouvement de Malcom X.

Le film est très intéressant, tant sur le contexte historique, que sur la vie personnel du héros de l'histoire. L'engagement de Luther King pour la cause se fait bien sûr aux dépens de sa vie de famille, sans compter les menaces de mort reçues régulièrement.

Nous faisons la connaissance du Président Johnson et de son hypocrisie. Hoover n'est pas loin. Il y a encore une différence notoire entre le Nord et le Sud. Les noirs n'ont pas le droit de vote, donc ne peuvent élire les juges du comté, ni être membre d'un jury. De ce fait, les crimes racistes envers les noirs ne sont jamais punis, puisque jugés par des jurys de blanc. etc...

Même si le film souffre de petites longueurs, il nous prend à la gorge et aux tripes, parce que nous vivons là un moment historique méconnu, mais qui a bouleversé l'Histoire au point que, moins de 50 ans plus tard, c'est un américain noir qui préside à la maison blanche.

Mais ce combat ne s'est pas mené sans heurt. Selma montre aussi bien la grandeur humaine, que la bêtise, la haine gratuite, la haine raciale, qui vous juge que sur votre couleur, mais aucunement sur vos qualités, vos défauts, vos richesses intérieures. La terreur vécue par les noirs est extrêmement bien montrée par des scènes d'une violence physique et psychologique parfois insoutenable. Mais des hommes et des femmes les ont vécus, quitte à en périr, pour gagner l'égalité des droits, et surtout, celui d'être maitre de leur destin par l'accès aux élections.

Un film de mémoire à voir bien entendu, un film qui fait dire, en sortant : après avoir vu ça, mon droit de voter devient vraiment un devoir, pas le choix, je vais voter la semaine prochaine.

Et oui, quelle que soit notre couleur, nos droits ont tous fait l'objet d'un combat, d'une lutte. Ne pas perde nos droits en les transformant en devoir. Et faire en sorte qu'un parti basé sur le racisme, cette haine de l'autre, cette haine qui mène aux horribles scènes de tabassage d'hommes et de femmes déjà à terre vues dans le film, ne sorte victorieux. En tant qu'humain, nous valons mieux et avons d'autres solutions.

 

Inherent Vice : Affiche

Film de Paul Thomas Anderson

Avec Joachim Phoenix, Josh Brolin, Owen Wilson, Resse Whitherspoon

 

Synopsis : L'ex-petite amie du détective privé Doc Sportello surgit un beau jour, en lui racontant qu'elle est tombée amoureuse d'un promoteur immobilier milliardaire : elle craint que l'épouse de ce dernier et son amant ne conspirent tous les deux pour faire interner le milliardaire… Mais ce n'est pas si simple…
C'est la toute fin des psychédéliques années 60, et la paranoïa règne en maître. Doc sait bien que, tout comme "trip" ou "démentiel", "amour" est l'un de ces mots galvaudés à force d'être utilisés – sauf que celui-là n'attire que les ennuis. 

 

 

Mon humble avis : Encore une séance de ciné très... expérimentale !!! Je pense que pour apprécier pleinement ce film à sa sans doute juste valeur, il faut bien ouvrir ses chakras avant, en usant des substances de votre choix, puisque dans le film, les personnages s'en interdisent très peu... Il faut donc déjà être un peu décollé pour adhérer à ce film désynchronisé ! Moi, j'ai carburé aux Carambar pendant la séance. Insuffisant pour entrer dans le trip total, même si la sensation d'hallucination permanente était bien là !

Il faut savoir que Inherent Vice est à la base un roman jugé inadaptable du romancier Américain Thomas Pychon, considéré comme encore plus secret que J.D Salinger. C'est peu dire !

Nous sommes donc dans les années 70, en Californie. Les années hippies, mais loin de l'image colorée que nous en avons souvent. Le film est plus sexe, drugs and traffic que peace & love.

L'un des sujets du film, c'est la paranoïa... celle liée à l'abus de substance, celle de la police, celle qui fait croire voir des gens partout, ou se sentir accusé et/ou coupable de tout. C'est aussi sous fond de paranoïa politique des années Nixon.

Les situations sont parfois étranges, absurdes, loufoques voire hallucinogènes, les dialogues souvent décalés. Mais l'ensemble ne manque pas d'humour, qui passe du 1er au 10ème degré en moins d'un pétard qu'il ne faut pour le dire.

Mais tout de même, on est pris dans ce film sensoriello-labyrinthique, on essaie de coller les morceaux et l'on se demande où l'on va atterrir. Et quand la lumière de la salle obscure se rallume, on a vraiment l'impression de revenir d'une autre planète, il nous faut quelque temps pour quitter cette sensation d'appesanteur inoculée tant par les couleurs, les images du film, que par les stupéfiants qui consumment les personnages.

Donc vous l'aurez compris, ce film est space à souhait et servi magistralement par l'interprétation plus qu'inspirée de Joachim Phoenix !

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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K
Hier j'ai vu l'affiche du second, me disant 'quoi, on a adapté ce roman?' Mission impossible pensais-je; Parce que, bien évidemment, je l'ai lu (sans substances illégales de mon côté, là du moins) mais déjà la lecture était zarbi (bien sûr j'adore!)
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G
Et bien le film semble tout aussi zarbi ;)