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Publié le 7 Mai 2024

Roman - Editions Ecoutez lire  - 4h37 d'écoute - 16€99

Parution Actes sud 1994 et Ecoutez lire 2021

L'histoire : Un, deux, trois petits tours et puis s'en va.

Lin est heureuse, à priori... Deux petites filles, un mari aimant et complice, et son métier, la danse,  la passionne.

Son métier la passionne tellement que sa vie est une prison qui l'empêche de s'y épanouir franchement. Alors, un jour, elle choisit. Elle quitte sa famille pour aller vivre sa passion et son métier, profondément, de par le monde.

 

Tentation : Pourquoi pas ?

Fournisseur : La bib de Betton, merci Cécile.

Mon humble avis : Quand je dis "tentation : pourquoi pas ? " Ce sont souvent des titres dont je n'ai aucune idée mais qui conviennent à mon besoin : des livres audios assez courts pour écouter en voiture et ne pas mettre trois mois pour les terminer !

La virevolte s'ouvre magistralement sur une scène superbe et émouvante... une mère découvre son nouveau-né. Et là, dès les premières lignes, on sait que la magnifique écriture de Nancy Huston va nous plaire, tant elle est subtile, juste, délicate. L'histoire l'est tout autant, bien menée et les comportements de personnages sont creusés, analysés finement, dans cette tempête que va créer Lin en abandonnant son foyer.

On suit les premières années de couple de Lin et Derek, leur entourage familial et amical, la naissance d'Angela, puis de Marina, et les chamboulements que chacune des naissances amène dans cet univers. Mais l'on sent la passion de Lin gronder. La danse est toujours là, même si reléguée au second plan, derrière les obligations familiales... Puis un jour, Lin lâche tout, s'enfuit, laissant ses filles derrière elle, et dans l'incompréhension. Ce sera d'abord Mexico, puis le reste du monde. Ses filles, elle ne les verra qu'épisodiquement au fil des décennies suivantes, elles deviendront des étrangères...

Et nous, lecteurs, assistons au cataclysme dans lequel Marina et Angela tente de se construire, de grandir, de s'affirmer.

Un roman sur le coût d'une passion, sur les conséquences de cette passion sur l'entourage, sur une femme qui choisit son destin, vivre pour et de sa passion. Je lis de part et d'autre que le choix de Lin est courageux. Je ne suis pas d'accord du tout. Pour moi, c'est de la lâcheté, de l'irresponsabilité. Quand on choisit de donner la vie, on réfléchit avant, et ensuite, on en assume les conséquences. De ce fait, je n'ai ressenti aucune empathie pour Lin, mais beaucoup pour ses filles, surtout pour Marina, dont le mal être est prégnant, et le dérivatif bouleversant.

Nancy Huston raconte sans juger, qui témoigne... Mais en tant que lectrice, et avec ma moralité, pas facile de rester neutre. C'est aussi à cela qu'appelle la littérature. Donc je conseille tout même ce livre très bien écrit, dont on déteste l'héroïne. Et pourtant, on ne l'oublie pas...

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 1 Mai 2024

Roman - Editions Lizzie - 11h48 d'écoute - 24.99 €

Parution Lizzie et Belfond en 2023

L'histoire : En 2045, les Etats-Unis ne sont plus... Suite à une nouvelle guerre de sécession, les côtes Est et ouest forment désormais la République : liberté totale des moeurs mais surveillance constante. Les Etats du centre, où les valeurs chrétiennes font loi, sont une Confédération.  Les deux blocs se font face, et sont tout deux munis de services d'information et d'espionnage puissants pour lutter contre toute infiltration. Samantha Stengel est une espionne reconnue de la République. Sa nouvelle mission justement, infiltrer l'ennemi et abattre une cible dangereuse et imprévisible... Cette cible, c'est sa demie soeur, dont elle vient d'apprendre l'existence...

Tentation  : La blogo

Fournisseur : la bib de Dinard

Mon humble avis : Après ma lecture de Les hommes ont peur de la lumière, je poursuis le glaçant portrait de l'Amérique de plus en plus divisé que dresse Douglas Kennedy. Mais avec Et c'est ainsi que nous vivrons, nous sautons dans le temps, nous voici en 2045, donc dans une dystopie.

Dans la République démocratique (côtes Est et Ouest), vous êtes libres de tout mais sous constante surveillance. Que vous soyez gay ou trans, croyant ou pas peu importe. Mais dans un monde du tout connecté, une puce électronique surveille néanmoins vos faits, vos gestes, vos conversations... Plus de vie privée. Vos consommations d'alcool, de viande sont mesurées et le système vous prévient dès que vous dépassez la dose qui vous est autorisée... Dans la confédération, sont proscrits l'avortement, l'homosexualité, le divorce, la transsexualité, le blasphème etc. Pour punir ces crimes les plus graves, les bûchers ont repris du service.

Voilà un état de lieu succinct... Evidemment, la guerre de sécession a donné lieu à une grande migration... Il y a des zones neutres, et des individus qui cherche à passer "de l'autre côté". Ce qui n'est pas sans rappeler l'Histoire, l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest, Berlin etc...

La mise en place de l'intrigue en elle-même est un peu lente, mais c'est le temps qu'il faut pour poser LES décors, les événements historiques et leurs conséquences, et les conditions de vie aux extrémités et au centre... Le tout, avec évidemment encore quelques progrès technologiques (finalement toujours plus inventifs et invasifs) par rapport notre époque présente.

Samantha Stengel est la narratrice... Nous la suivons donc dans ces (mes)aventures, qui prennent évolue évidemment sous la forme d'un thriller. Nous avons bien sûr accès à ces pensées, mais celles qu'elle doit taire de par sa profession qui exige une soumission totale au système qui n'est pas loin de bannir l'émotionnel.  Bon on a parfois du mal à la suivre dans ses mouvements dans les ZN... Zones neutres, mais peu importe, l'ensemble se lit très bien, captive et ne manque pas de suspense. Bien sûr, Et c'est ainsi que nous vivons interroge...  Douglas Kennedy ne fait l'apologie d'aucun des deux camps, même si sa préférence, faute de mieux, est claire.

Car clairement, dans ce livre tout à fait probable, le pays des libertés n'est plus. Et en même temps, même si Douglas Kennedy situe son intrigue dans son pays, il suffit d'ouvrir les yeux que comprendre que cette scission, c'est aussi ce qui attend sans doute le monde entier dans un avenir plus ou moins proche... vu le chemin qu'il emprunte. D'un côté, les nations "big brother", de l'autre les théocraties qui remette l'inquisition au goût du jour... Et bien même si à contrecoeur, je choisis tout de même Big brother, car rien ne me dit que les fous de Dieu ne se piquent pas un jour des manières de Big brother...

Un roman bien pessimiste donc, mais j'ai la chance, là où je vis, de pouvoir encore le considérer comme un bon divertissement... bien glaçant.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 18 Avril 2024

Roman - Editions Ecoutez lire - 8h51 d'écoute - 18.99 €

Parution d'origine Gallimard août 2020

L'histoire : Lola est une jeune postière en Bretagne. Lola boîte et mène une vie solitaire dans son jardin fleuri. Dans sa chambre, trône une grande armoire de noces bretonne... Dans cette armoire, des coeurs en tissus renferment les secrets de ces aïeules andalouses, comme le veut la coutume ancestrales de là-bas. Ces coeurs ne doivent jamais être ouvert... Jusqu'au jour où l'un d'eux se déchire... et où débarque dans le village une romancière qui recherche une femme qu'elle a vu sur une vieille carte postale... Une femme boiteuse...

 

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de Betton, merci Cécile !

Mon humble avis : Une lecture qui me divise.... Bien sûr, j'ai aimé retrouver l'écriture ciselée de Carole Martinez, son univers de légendes et de traditions ancestrales andalouses, le sujet de la transmission dynastique entre femmes de génération en génération. La touche onirique/fantastique n'est pas pour me déplaire, tant la symbolique y est forte. Elle nous invite à nous libérer des héritages transgénérationnels pour parvenir à notre vérité personnelle et individuelle. S'affranchir de ce qui était écrit pour nous et qui enferme, ne convient pas, ne permet pas de fleurir. 

J'ai aimé aussi que la narratrice raconte la genèse de ce roman, qu'elle en devienne un personnage double de papier, cette histoire de carte postale, de rencontre avec Lola et de la complicité qui naît entre les deux femmes, et tout ce qui est inhérent à la vie dans un petit village (Breton).

Lorsque Lola et les narratrices commencent à lire les messages cachés dans ces coeurs en tissus qui se déchirent, mon attention était encore toute présente. Et puis, le roman est devenu trop foisonnant, en personnages, en époques qui se superposent, se croisent ou se relaient dans cette histoire, et je me suis un peu perdue dans tout cela, la magie opérait beaucoup moins jusqu'à presque disparaitre. Avec l'impression que tout partait dans tous les sens. L'ensemble est devenu trop labyrinthique pour me bercer. Rester avec Lola et ses aïeules m'aurait suffi, l'histoire développée de Marie la boiteuse était de trop pour moi.

Bref, de ce roman, je pense que je ne retiendrai, au fil du temps, que le personnage de Lola, ainsi que l'imagination et la belle écriture de Carole Martinez. Le reste tombera dans mon oubli je pense. Un peu dommage.

Par contre, si vous voulez lire un ouvrage inoubliable de Carole Martinez, je vous conseille très chaleureusement "du domaine des murmures"

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres audio, lectures audio, #Littérature française

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Publié le 12 Avril 2024

Roman - Editions Lizzie - 2h19 d'écoute - 14.99 €

Parution d'origine nov 2020 (Sabine Wespieser)

L'histoire : Décembre 1985, à New Rose, Noël se prépare dans chaque foyer... dont celui de Bill Furlong, père de cinq filles. Bill Furlong est marchand de bois et de charbon. Il livre à domicile, notamment le couvent voisin. Mais ce qu'il y aperçoit ne lui plait pas du tout, et la jeune fille qu'il trouve un matin apeurée, perdue et grelottante dans la réserve à charbon le chamboule profondément. Il évoque tout cela à sa femme, qui est du même avis que la rumeur et les "on-dit"... Ce ne sont pas nos histoires...

 

Tentation : Pourquoi pas ?

Fournisseur : Bib de St Lunaire

Mon humble avis : Ce genre de petites choses... Ce genre de "petits" romans qui marquent... En effet, en 128 pages format papier, on peut dire que Claire Keegan ne s'encombre pas de l'inutile. Elle plante le décor, l'Irlande bigote, et Furlong son personnage principal : né sans père, Bill est maintenant marié et gère tranquillement, bien que modestement, sa famille et son travail. Jusqu'à ce qu'il découvre au couvent confirme les on-dit : les jeunes filles y sont exploitées à la blanchisserie, mal traitées, et leurs enfants illégitimes sont vendus à prix d'or.

On suit donc l'évolution des pensées et du mal être de Bill Furlong face à l'horreur qu'il découvre. Se confronte en lui la révolte face à l'horreur de ce qu'il constate et le prix à payer pour être un homme juste, courageux, fidèle à ses convictions au coeur d'un village qui préfère ignorer ces "petites choses" qui se passent dans l'enceinte religieuses. Le roman nous conduit doucement, subtilement et d'une plume juste vers l'acte de bravoure, qui fera de lui un héros... Entouré de femmes soit bourreaux, soit indifférentes au sort de ces pauvres filles. 

Claire Keegan s'inspire ici de faits réels irlandais maintenant bien connus... Les blanchisseries Magdalen et autres établissements du même genre, tenus par des soeurs catholiques, financés par l'Eglise et l'Etat irlandais, ont "abrité" de force environ 10 000 filles mères et leurs nouveaux nés, dans des conditions déplorables et intraitables... Certaines y sont mortes faute de soin ou des mauvais traitements. Le dernier de ces établissements a fermé en 1996... C'est effarant...

Dans notre époque où les hommes sont constamment montrés du doigt pour leur comportement envers les femmes, Claire Keegan rappelle que les femmes ne valent parfois pas mieux, et que le salut d'une femme peut aussi venir du seul homme qui a le courage de prendre le risque.

Ce roman parfaitement maîtrisé, qui commence en douceur, nous fait ensuite frémir et trembler, pour finir par nous glacer avant de respirer de nouveau. Mais pour une vie sauvée par Furlong, combien d'autres vies sacrifiées dans le silence national...

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 28 Mars 2024

Roman - Editions Gallimard - 2h46 d'écoute - 14.99 €

Parution en 2020

L'histoire : Sur un sentier escarpé des Dolomites, un homme chute mortellement.  Un autre homme donne l'alerte. Mais les deux hommes se connaissaient en fait... Il y a quarante ans, ils militaient dans le même groupe révolutionnaire (les brigades rouges)

Coïncidence improbable ou meurtre prémédité, c'est ce que tente de savoir au cours d'interrogatoires. Il a son idée sur la question, et s'emploie à faire fléchir le suspect, à obtenir des aveux...

Tentation : Sujet et pourquoi pas ?

Fournisseur : Bib de Betton, merci Cécile !

Mon humble avis : Erri de Luca, je ne le connaissais que de nom, à force d'avoir les yeux qui traînent partout dès qu'il est question de littérature. Et c'est une sacrée découverte pour moi, car j'élève sans hésiter "Impossible" au rang de coup de coeur.

Le livre est assez court, et alterne les interrogatoires et les lettres que le suspect écrit pour sa bien-aimée, du fond de sa cellule.

Dans la forme, Impossible m'a rappelé Article 353 du code pénal, de Tanguy Viel, pour l'aspect huis clos avec un magistrat. Dans la force et l'intensité, on se rappelle de Garde à vue, le film avec Lino Ventura.

Impossible... C'est ce que pense le juge de cette coïncidence qui a mis ces deux hommes sur le même chemin de montagne. Impossible, c'est ce qu'est ce meurtre par vengeance, et l'homme démontre cette impossibilité.

Ce texte est brillamment rédigé, qui met en scène, face à face, comme dans un duel, deux fines intelligences. L'une essayant de faire plier l'autre qui reste fidèle à elle-même et ses convictions. Le suspense grandit au fils des interrogatoires, on peut même parler de tension. On se demande vraiment qui en sortira vainqueur. Le lecteur est littéralement invité dans ces interrogatoires, qui prennent de plus en plus l'apparence d'échanges, de débats philosophiques ou d'initiation à la montagne et à une époque révolue. L'homme de loi est jeune, son interlocuteur est à l'âge où l'on n'a plus grand chose à perdre. Un louveteau face à un vieux loup... L'un avec sa formation, l'autre avec son expérience.

 On a l'impression d'être dans la pièce, et de retenir notre souffle pour ne pas perdre une miette de ce qui se dit. Il est question de fraternité, de trahison, de justice et de justesse, de pouvoir, de militantisme révolutionnaire, de collectivisme, d'individualisme, de montagne, de nature, d'évolution des mentalités au fil des décennies, d'idéaux, de valeurs que l'on souhaite maîtresses de notre existence... Et, à écouter ces hommes, on se dit que des valeurs opposées peuvent bien se valoir, puisque personnellement, j'ai autant apprécié celles du magistrat que celles du présumé coupable. Et dans ces conditions, je me suis surprise à penser "s'il est coupable, peu m'importe en fait, j'aime cet homme. Etrange étrange. Curieusement, la fin m'importait peu, tant j'étais captivée par ce chemin sensé mener à cette issue.

Un bras de fer inoubliable, une plume aussi sobre qu'efficace mais où chaque mot à son importance. J'ai adoré vraiment. Erri de Luca, encore un auteur à approfondir ! Un grand livre ! Que j'aurais plaisir à relire, en format papier, pour prendre encore plus le temps de le réfléchir et de le savourer.

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 20 Mars 2024

Roman - Editions Sixtrid - 6h46 d'écoute - 19.55 €

Parution Sixtrid et Editions de l'Olivier 2016

L'histoire : Paul Katrakilis est heureux dans la vie qu'il mène à Miami depuis plusieurs années, et de sa profession : joueur de Cesta Punta (pelote basque). Mais il se sent toujours inadapté au monde et un poids pèse sur ces épaules. Un jour le Consulat de France lui annonce le décès de son père. Paul rentre alors en France pour "affronter" la succession.

Tentation : Un petit JP Dubois, ça fait longtemps

Fournisseur : Ma PAL audio (bib de Rennes)

 

 

Mon humble avis : Le livre s'ouvre sur le sauvetage, en mer, d'un chien sans doute abandonné (et promis à l'épuisement et la noyade) là par de peu scrupuleuses personnes. Paul se baladait sur son bateau à quelques encablures de Miami... Ce chien deviendra son plus fidèle compagnon. On apprend le métier un peu particulier de Paul, alors que celui-ci est diplômé de la faculté de médecine. 

Puis vient l'appelle du consulat, et le retour de Paul en région toulousaine. Et là, c'est l'arbre généalogique qui s'élève devant nous, avec une particularité certaine : tous les ascendants de Paul ont mis fin volontairement à leur vie. Une famille de suicidés en somme. Et, en dernier, le père ne fait pas exception, qui a sauté, étrangement accoutré, d'un immeuble. Et c'est ainsi que nous découvrons cet homme fantasque, lui aussi médecin mais pratiquant... et ce à sa manière, à ses manières et convictions.

Après quelques hésitation, Paul décide de reprendre le cabinet de son père. Comme il en porte le nom, les patients s'attendent à ce qu'il agisse de la même façon... Façon que découvre Paul dans des carnets et qui le plonge dans un dilemme terrible, en tant qu'homme, et en tant que médecin qui a fait le serment d'Hippocrate. 

L'écriture est évidemment belle et soignée, agréable à écouter... On est avec Jean-Paul Dubois tout de même. Certes, quelques digressions allongent inutilement le texte, mais ma foi, elles étoffent le personnage principal et permettent de découvrir la pelote basque professionnelle en Floride, et l'évolution du milieu, même si c'est que qui m'a en fait le moins passionnée dans l'histoire, une fois la découverte faite.

Par contre, le poids d'appartenir à cette famille est bien présent... Et cette double succession ne peut que bouleverser le lecteur... Succession familiale et professionnelle. Et lorsque Paul découvre les carnets de son père et ses pratiques tues, on reste sans voix, on se demande qu'elle voie Paul prendra, et l'on ne peut que réfléchir à nos propres convictions sur un sujet terriblement d'actualité politique et législative : l'euthanasie... ou l'aide au départ... C'est cet aspect-là qui m'a vraiment plu dans cette lecture qui ne m'a pas transcendée même si certains passages m'ont remuée. J'ignore encore si elle me restera longtemps en mémoire.

 

Du même auteur sur ce blog : ICI

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 16 Mars 2024

Roman - Editions Thélème - 7h15 d'écoute - 15 €

Parution d'origine chez Zulma en 2017

L'histoire : En quelques jours, la narratrice se fait quitter par son mari, gagne quelques millions de couronnes islandaises à la loterie, et voit sa meilleur amie lui confier son fils de 4 ans quelques semaines, le temps d'arriver au terme d'une grossesse difficile et gémellaire.  Le petit s'appelle Tumi, est presque sourd, porte d'énormes lunettes, et sa démarche est déséquilibrée. Tumi et la narratrice s'embarque pour un périple autour de l'Islande.

Tentation : Livre évoqué à mon club de lecture

Fournisseur : Ma PAL audio (Bib de Rennes)

Mon humble avis : Mais pourquoi ai-je tant tarder à me plonger dans cette embellie ? Tout simplement parce que ma rencontre avec Rosa Candida, énorme succès de l'autrice, ne m'a pas plu... Donc lorsque mes débuts avec une plume sont décevants, et bien après, je traine des pieds...

La romancière pose d'abord le personnage de la narratrice assez longuement, de ce fait, il faut un petit temps pour parvenir au coeur du sujet...  L'arrivée de Tumi dans sa vie, et le départ en voyage. Mais cette entrée en matière m'a paru nécessaire pour saisir cette femme particulière, qui semble traverser la vie avec détachement, réagir à tout de façon inattendue... Un personnage qui dans la vraie vie, aurait sans doute un diagnostic différentiel... HPI, TSA... allez savoir. 

Cette femme ne s'est jamais crue capable d'être mère, d'élever un enfant. Et voilà que sa meilleure amie lui confie son fils pour quelques semaines, un fils différent lui aussi. Tout d'abord terrorisée à cette idée, la narratrice va se révélée bien plus apte qu'elle ne le croyait à s'occuper de cette enfant. Et, peut-être parce qu'elle est aussi elle-même un peu différente, elle va réussir à s'adapter à lui, à communiquer avec lui, à être à l'écoute de ses besoins et de ses envies... sans que les handicaps du petit s'érigent en barrière. Le petit grandira, et sa "gardienne" s'affranchira de son passé, s'ancrera dans le monde et dans sa vie, se révèlera à elle-même.

J'ai beaucoup aimé cette histoire sensible, de différences et d'apprivoisement mutuel mais aussi personnel, individuel.  C'est parfois drôle, car le texte d'Audour Ava Olaffsdottir n'est pas dénuée d'humour pour pointer du doigts les travers sociétaux ou individuels de ses personnages, tout comme leurs particularités.  Le texte m'a paru rythmée et la lecture de Mélodie Richard l'est tout autant.

Les trois dernières plages d'écoute sont une liste de recettes de plats évoqués dans le roman, ainsi que quelques méthodes de tricot. J'ai zappé ces 3 dernières plages, n'étant pas intéressée par leurs sujets.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 6 Mars 2024

Roman - Editions Audiolib - 7h11 d'écoute - 22.95 €

Parution audiolib et Stock 2021

L'histoire : Abel Bac vient d'être suspendu de son poste de policier... Tout devient étrange autour de lui... Un cheval est introduit à Beaubourg, un exemplaire du Parisien avec ce même cheval en couverture est retrouvé le matin sur son paillasson, une voisine qu'il n'a jamais vu sonne ivre morte à sa porte un soir, un autre cheval est peint dans une rue de Paris...  Quand Abel n'erre pas dans les rues la nuit, quand il ne prend pas soin de sa presque centaine d'orchidées, il enquête, car un sentiment enfoui lui dit que tout ces étrangetés ont un lien avec lui...

 

Tentation : La blog

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

Mon humble avis : Ah un coup de coeur ! Ca fait du bien après quelques lectures en demi-teinte ! Il faut dire que j'ai été complètement mordue par cette livre audio, au point qu'il double au poteau mes lectures papier en cours, et que tout prétexte était bon pour remettre mon casque sur les oreilles !

Artifices se lit comme un polar mais n'est pas un polar. Artifices parait fantasque, mais il ne l'est pas en fait. Le flic est paumé et désabusé oui, mais il ne boit pas une goutte d'alcool. Il est plutôt psychorigide et fichtrement attachant dans son inaptitude au monde contemporain. Pourquoi diable a-t-il été mis à pied ? On pourrait croire à un délire total d'Abel mais non... Tous ces événements sont bien réels et prennent racine dans un passé bien lointain.

Pour le lecteur comme pour les protagonistes policiers le mystère est entier, et bien sûr, il se dévoilera au fil des chapitres par des indices parcimonieux, pour s'éclairer dans son entièreté dans les dernières pages. Et là, c'est terrible. La notion de traumatisme et de stress post traumatique prend toute son ampleur.

Au-delà de l'histoire, ce roman offre un intérêt référencé et une réflexion culturels assez insolites sur l'art, et particulièrement l'art happening. Ces événements m'étaient étrangers et je ne m'y croyais pas sensible, mais leur sens profond possible m'échappait je pense. Je prêterai désormais plus d'attention désormais à leurs évocations je pense.

Enfin, l'écriture est soignée et belle, l'interprétation de Thierry Blanc est parfaite, l'ensemble donne donc un roman original, dont le rythme ne faiblit jamais et qui captive. Une très belle réussite intrigante du début à la fin. J'ai adoré, donc je conseille chaleureusement ! Et je lirai d'autres titres de cette romancière que je découvre avec celui-ci !

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 20 Février 2024

Roman - Editions Sixtrid - 10h31 d'écoute - 19.55 €

Parution d'origine éditions de l'Olivier 2016

L'histoire : Lili quitte Manosque et après un long chemin, parvient à Kodiak en Alaska. Son objectif, c'est d'embarquer sur l'un de ces navires qui partent pêcher la morue noire, le flétan, le crabe, de jour comme de nuit, sur des mers calmes ou déchaînées. Lili est une femme menue, sans expérience, qui veut intégrer un monde d'hommes... Et elle y parviendra. Elle fréquentera les marins sur l'eau et ira repeindre la ville en rouge lors des retours sur terre. Parmi tous ces hommes, il y a Jude, le grand marin aguerri...

 

 

Tentation ; Pitch et découverte

Fournisseur : Ma PAL audio (bib de Rennes)

 

Mon humble avis : C'est mon inscription au challenge de Fanja "Book trip en mer" qui m'a incitée à sortir de ce roman qui flottait dans ma PAL audio depuis un moment.

Le grand marin est un livre résolument féministe, l'histoire d'une femme qui veut faire et vivre comme les hommes, comme les marins, quoiqu'il en coûte, qu'elle que soit la souffrance, les difficultés etc...

La voilà arrivée en Alaska, à la recherche d'un navire pour embarquer, puis subissant la misogynie de ses collègues, avant de faire partie de l'équipe, d'être devenue elle-même une vraie marin, au corps menu, mais aux paluches de mec et à la volonté de fer. Toute cette première partie m'a bien embarquée, qui me permettait de découvrir un univers dont je suis on ne peut plus étrangère. J'ai eu le mal de mer, j'ai été écoeurée par l'odeur de poisson, j'ai eu mal aux mains, au dos...

Et puis, plus rien ou pas grand-chose, je suis vite redescendue sur le quai, devant la répétition des scènes, des dialogues qui m'ont semblé plutôt creux et tournant en rond. Certes, on perçoit cette passion obsessionnelle pour la pêche de certains, l'extrême dureté et précarité de ces vies, mais aussi toutes les âmes et les corps brisés qui montent sur ces navires. Et l'alcool qui coule à flot sitôt le port rejoint.

Je n'ai pas réussi a repéré qui était vraiment qui sur ces bateaux devant la profusion de personnages. Je n'ai jamais su vraiment "pourquoi la pêche et l'Alaska pour Lili", dont on devine juste qu'elle fuit une certaine violence à Manosque, mais guère plus. Lili reste un mystère, on ne sait pas trop qui elle est vraiment, et de ce fait, on peine à s'y attacher. Pourquoi autant de cruauté en elle ? Pourquoi cette autodestruction ? Ce roman, très factuel en fait, manque d'analyse profonde, reste en surface...

Aussi, j'ai passé le reste de ma lecture à essayer d'hameçonner quelque chose, j'ai tenté plus d'une fois de remonter sur le navire et de relancer mes filets, et malgré la longueur de l'histoire, je n'ai rien remonté qui m'ait passionné. Rencontre ratée pour moi avec ce grand marin. Mais PAL audio - 1, et je sais maintenant de quoi retourne cette histoire, donc pas de regret pour autant ! 

Prochainement, je devrais embarquer avec le pêcheur d'Islande, de Pierre Loti !

                                                                     384 pages donc 3 points !

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 16 Février 2024

Roman - Editions Ecoutez lire - 8h18 d'écoute - 18.99 €

Parution d'origine en 1995.

L'histoire : Charlotte est la grand-mère d'Andreï Makine... lui même né en plein coeur de la Sibérie en 1957.. Quelle est l'histoire de Charlotte ? Quelle est celle d'Andreï, bercé depuis son enfance par cette double culture franco russe ? C'est le sujet de ce roman autofictif, avec comme fond historique, la dureté et les ignominies du régime soviétique.

Tentation : Ma PAL audio

Fournisseur : Bib de St Grégoire

 

 

Mon humble avis : Prix Goncourt, Goncourt des lycéens et Médicis 1995, Le testament français est ma troisième lecture du plus russe de nos écrivains français. (Après Une femme aimée et L'archipel d'une autre vie).

Je suis allée vers cet ouvrage par curiosité, envie de culture, et d'horizons inconnus. Avec Le testament français, je me suis aventurée bien loin de ma zone de confort. C'est une lecture (très) exigeante et j'avoue ne pas avoir su lui donner toute l'attention et la concentration qu'il mérite. Je me suis souvent perdue dans le récit. Mais bien des passages, où chapitres, m'ont littéralement absorbée et séduite.

Charlotte raconte à ses petits-enfants ses souvenirs de la France de son enfance. Toute cette partie-là m'a éblouie. L'auteur découvre la langue Française et pour lui, Paris prend les traits d'une mystérieuse Atlantide. Le Français le fascinera toujours, et ce sera pour lui un déchirement permanent très longtemps. Son coeur est Russe, son esprit est Français... Il lira très vite les grands classiques français, se familiarisera avec tout ce qui touche à la culture d'origine de sa grand-mère. Ce qui lui causera bien des soucis d'intégration scolaire et autre. Ces rencontres avec Charlotte sont passionnantes, et très touchantes à lire.

Ce roman traite donc en premier du rapport aux racines, et surtout à la langue. Et encore une fois, on ne peut être qu'estomaqué, émerveillé, fasciné par cette langue qu'écrit Makine de façon aussi inouïe. Quelle richesse et exactitude de vocabulaire, quelle poésie, quel lyrisme !  Ce n'est pas compliqué... La beauté de la langue a capté toute mon attention, j'étais comme hypnotisée, et suis donc passé à côté d'une grande partie du récit (et de ses divers sujets) sans doute pour cela aussi. J'écoutais les mots, les phrases et leur construction, leur effet sonore, plutôt que le sujet lui-même. Bon certes, j'ai perçu aussi quelques longueurs qui ont pu me perdre dans l'aspect historique de cette fresque.

Et puis, vient la révélation finale, des plus inattendues pour moi qui connaît peu le personnage Makine, et qui bouleverse, comme on comprend qu'elle a pu chambouler l'auteur. Et qui questionne sur les racines des êtres et leur héritage culturel. 

Malgré sa demande de naturalisation française, qui lui fut d'abord refusée, Makine était encore Russe lors de la parution de ce roman. C'est l'obtention du prix Goncourt qui a fait changer les choses. Makine fut naturalisé en 1996. Dix ans plus tard, il sera élu membre de l'Académie Française.

 

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Rédigé par Géraldine

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