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Publié le 28 Août 2022

Roman - Editions Anne Carrère - 298 pages - 19.90 €

Parution le 20 août 2021 

L'histoire : Dans un commissariat parisien, comme chez des experts, comme dans les cours de justice, il est un rapport qui rend fou quiconque tente de le lire. Il fait 1084 pages et s'intitule le Rapport Chinois... Il est issu de l'étrange cabinet Michard & Associé et a été rédigé par Tudgual Laugier. Ce roman est l'histoire de celui-ci.

Tentation : Le billet de Luocine (plus enthousiaste que moi)

Fournisseur : La bib de Dinard 

 

 

Mon humble avis... ou mon rapport sur le Rapport chinois !

Le rapport rend fou, et le livre presque autant ! Et pourtant, il y a du génie dans ce roman de Pierre Darkanian... En effet, je pense que c'est à dessin que l'auteur use de la vacuité pour évoquer le grand vide sur lequel repose notre monde et notre époque... 

L'histoire débute quelque temps avant la crise des Sub primes... A Paris, Tugdual, jeune homme sorti des études, est embauché suite à une étrange procédure, comme consultant dans un grand cabinet de conseil parisien, qui brasse des millions. Le salaire net de Tudgual : 7000 € par mois... Il prend son poste... et tout se passe dorénavant comme s'il était dans une quatrième dimension, bien balisée par le règlement intérieur qui prône la discrétion et le secret à outrance. Difficile d'en dire plus sans spoiler et le déroulement de l'histoire et l'atmosphère très particulière qui y règne.

L'idée est franchement bonne, maintenant, je suis un peu plus mitigée sur son développement. Nous y côtoyons des personnages qui sont des crétins XXL, des abrutis de première classe, tant dans leur comportement que dans leur mentalité. Alors au début, c'est drôle, et puis ça lasse tant c'est haut perché et ubuesque... C'est une plongée profonde dans l'absurdie. Mais j'ai trouvé cela très répétitif et trop scatologique...Les dialogues de nos abrutis sont très récurrents et tournent en boucle... trop longtemps, trop souvent pour ne pas m'avoir agacée. Ils m'ont même horripilée ! Après, comme je le suppose, c'est peut-être un effet de style de l'auteur pour montrer que l'on peut tout remplir, tout vendre, tout justifier avec du "vide".

Ce que Pierre Darkanian dénonce ici, ce sont les bulles spéculatives, les mouvements bancaires, financiers et fiscaux loin d'être étiques mais légaux ou accessibles en jonglant avec les failles du système, le tout "rapport" ou "commission" qui règne dans notre pays de bureaucrates, les salaires mirobolants du milieu de la finance, la lenteur du système judiciaire, le machisme, l'égocentrisme, la cupidité, la crédulité, la vacuité... Du monde, du système, des vies de certaines personnes qui misent tout sur leur réussite professionnelle et financière.

C'est poussé à l'extrême dans la loufoquerie, à force de cynisme et de sarcasme au 3ème degré, mais c'est certainement très réaliste hélas !

J'ai aimé le fond et les ressources d'idées, mais suis bien mitigée sur la forme, qui souffre de maladresse de dosage à mes yeux, et qui, de ce fait, ne m'a pas fait rire comme prévu. Mais je reconnais que c'est très bien écrit,

Et force est de constater que cette phrase majeure du roman est bien vraie : le monde ne repose que sur des promesses de "plus".

"Zhou l’avait initié à sa conception de l’économie : l’argent était qu’une croyance, qui n’avait ni plus ni moins d’existence que Dieu, la démocratie où les droits de l’homme. Si personne n’y croyait, l’argent n’existerait plus. Mais puisque l’essence même de l’argent était une croyance, il n’y avait rien de malhonnête à faire croire qu’on en avait. À force d’y croire, les gens finissaient par vous en accorder, espérant en recevoir davantage en retour, et vous donnaient ainsi raison. Une banque prêtait bien de l’argent qu’elle n’avait pas sur la seule certitude qu’on lui en rendrait d’avantage". 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 24 Août 2022

Roman - Editions au Diable vauvert - 224 pages - 18 €

Parution le 25 août 2022 : Rentrée littéraire

L'histoire : Bientôt cinquantenaire, Diego Lambert n'a jamais rien réussi dans la vie. Une fois de plus à court de liquidités, il n'a d'autre choix que de se présenter devant Antoine Lambert, son infecte père, PDG d'une multinationale. Ce dernier lui promet 50 000 € s'il accepte de remplacer la DRH malade d'une de ses entreprises du Pas de Calais, et de procéder à la restructuration prévue, à savoir licencier 15 personnes. Evidemment, rien ne va se passer comme prévu, pour les uns comme pour les autres.

 

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi.

Mon humble avis : Voici un roman rondement mené, qui nous embarque dans une folle histoire sans temps mort, sans surplus ni remplissage inutile, le tout servi par une prose efficace, très fluide, et évidemment férocement teintée d'humour et de cynisme, mais dosés à la perfection.

Nous faisons la connaissance de Diego Lambert, qui nous fait hésiter entre le héros et l'anti héros dans toute sa splendeur ! Looser invétéré, mais fantasque, doux rêveur, et plein de ressources si l'occasion lui est donnée de les manifester. Profondément humain, il trouvera un stratagème pour retourner la mission que lui a confié son affreux père... mais ce dernier, grand manipulateur, à d'autres tours dans son sac. Alors, seul l'irréparable protègera Diego de devenir un salaud de plus dans l'univers impitoyable du business et du Dieu monétaire.

Avec Crédit Illimité, Nicolas Rey use de la farce pour montrer du doigt les dérives de notre époque actuelle, du capitalise à outrance, de la priorité donnée aux actionnaires et directoires face à des petits ouvriers qui font vivre l'entreprise mais qui restent quantité négligeable quand il n'est question de profit à tout prix. Sont dénoncés les licenciements de masse dans des entreprises en bonne santé financière et bien placées sur le marché. Nicolas Rey donne aussi la parole à ces "petites gens" qui ne demandent qu'à travailler et garder leur poste.

En parallèle, afin d'ajouter une réelle légèreté dans ce livre, Nicolas Rey y développe une peut-être improbable romance haute en couleurs et en imagination entre Diego et sa psy !

Un roman qui divertit autant qu'il dénonce le drame de notre époque et qui pose des questions auxquelles on peine à répondre en fin de lecture :  Même le pire monstre est il tout à fait mauvais ? Est-ce moral que l'innocent d'un fait soit condamné alors qu'il ne l'est pas pour des fautes graves commises mais inconnus de la justice... Est-ce si aisé d'haïr jusqu'à la moëlle quelqu'un qui nous a pourri la vie ?

Je m'arrête là, car depuis tout à l'heure, je jongle avec les mots pour ne pas spoiler cette histoire et ses personnages hors du commun ! A lire, vous passerez un vrai bon moment de lecture !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 20 Août 2022

Roman - EditioAudio - 4h15 d'écoute

Parution d'origine en 2008 chez Julliard

L'histoire : Los Angeles, début des années 90... Un meurtre. D'un côté, le narrateur, un flic qui mène l'enquête. De l'autre, Jack, acteur réputé, est entendu comme témoin dans l'affaire. Entre eux, c'est un coup de foudre, et le début d'une passion dévastatrice.

 

 

Tentation : Ma PAL audio

Fournisseur : La bib de Rennes

Mon humble avis : Deux hommes qui n'auraient jamais dû se rencontrer, et qui mènent chacun de leur côté la vie qu'ils ont jusque-là choisie. L'un est policier et attend un premier enfant avec sa compagne, l'autre acteur célèbre. La passion sera fulgurante autant qu'elle devra rester secrète... Pour éviter de faire la une des tabloïds et protéger sa carrière, l'autre parce qu'il mène l'enquête sur le meurtre et qu'il est en couple hétérosexuel. Et aucun des deux n'imaginait l'ampleur que prendrait leur relation... Que jamais ils ne regretteront, quoiqu'il en coûte.

Philippe Besson nous conte ici l'histoire de deux hommes bousculés par leur vie, et révélés à eux même par une rencontre accidentelle, une rencontre qui chamboulera tout et une relation, qui les feront surfer sur le fil du rasoir, qu'ils seront prêts à tout pour la protéger, la nourrir.

J'aime Philippe Besson... J'aime le regarder, bel homme, j'aime l'écouter à la télé dans les émissions littéraires, et j'aime le lire, mais je ne suis pas friande des sujets de ses romans qui ne me touchent pas tant que cela... Sans doute parce que j'ai du mal à concevoir que l'on se mettre autant dans le pétrin par amour quand on est conscient des risques encourus... Et l'idée de double vie et de mensonges à ce point n'entre pas dans ma galaxie.

Mais il n'empêche, je bois les textes de Philippe Besson car ils sont toujours magistralement construits. Et surtout, j'aime ses mots, sa poésie, sa façon de dire les choses, de les taire ou de les suggérer. Une délicatesse, une précision d'une efficacité remarquable. Si vous êtes sensibles aux histoires de passions amoureuses, ce livre vous plaira encore plus qu'à moi. Sinon, plongez-y tout de même, pour le plaisir de nager dans une écriture raffinée, qui rend hommage à notre belle langue française.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 7 Juillet 2022

Roman - Editions Livre de poche - 264 pages - 7.70 €

Parution Poche en mars 2022 (Calman Levy)

L'histoire : Août 2018... Tess part rejoindre en Toscane sa fille Sienna qui y est déjà en vacances avec son oncle Sacha. En chemin, elle s'arrête chez une amie qui vit près du pont de Gênes... Mais le pont s'écroule et Tess est portée disparue sous les décombres... Pendant les recherches, Sacha doit tout faire pour que la petite Sienna ne sache rien de la catastrophe... et sans doute se préparer à être père... Sauf qu'en fait, Sacha n'est pas du tout l'oncle de Sienna, mais un comédien engagé depuis 3 ans par Tess pour apporter un visage paternel rassurant dans l'environnement chaotique de l'enfant... Des secrets enfouis vont être mis à jour... Il va falloir réagir, et sans doute très vite.

Tentation : Une envie soudaine !

Fournisseur : Ma CB

Mon humble avis : Près des caisses, une PLV de livres de poche avec les offres estivales... 3 achetés un offert... Ca m'a pris soudainement, j'ai saisi le titre de Julien Sandrel, attirée sans doute par cette couverture lumineuse et la promesse d'une lecture simple et agréable. De Julien Sandrel, j'ai déjà lu "La chambre des merveilles" et "La vie qui m'attendait"... Je savais donc ce que j'allais trouver dans ces pages...

Et je n'ai pas été déçue, puisque ce roman, je l'ai dévoré avec plaisir. 

Julien Sandrel prend la catastrophe réelle de l'effondrement du pont de Gène comme cadre de départ de ce roman... Et il tisse une très belle histoire, parfois dure, souvent lumineuse et joyeuse comme un enfant insouciant, et avant tout, tendre. Une histoire qui joue sur nos nerfs, mais aussi sur nos sentiments. En même temps, l'écrivain nous offre un petit road trip italien bien sympathique, pas très approfondi, ce n'est pas ici le sujet, mais qui met l'eau à la bouche ! Un dépaysement bienvenu !

Mais ce qui intéresse avant tout l'auteur dans ce texte, ce sont les relations humaines... Il y a les "blessés" de la vie qui se sont reconstruit tout en craignant les conséquences de l'attachement, donc fuyant les situations qui pourraient amener trop de sentiments. Il y a la complicité entre un adulte et un enfant, l'apprentissage de la parentalité, le choix d'un enfant ou d'un parent dans lequel on se reconnait, les responsabilités etc. Il est aussi question des handicaps invisibles dont les manifestations et conséquences sont souvent sous estimées. En effet, la petite Sienna souffre d'anosmie... Ce qui veut dire qu'elle ne perçoit ni les odeurs ni les saveurs. Elle ne prend pas de plaisir à manger. Et le goût et l'odorat sont aussi des sens d'alerte face aux dangers... Elle ne sentirait pas une odeur de gaz, elle ne remarquerait pas qu'un aliment est avarié etc... Mais comme la petite est une vraie battante, elle se lance de sacré défis dans la vie...

Des personnages très attachants (les principaux mais aussi les secondaires qu'on aurait bien envie de rencontrer aussi), un rythme qui ne faiblit pas, un grand huit d'émotions, une écriture très fluide, bref, les bons ingrédients pour une chouette lecture d'été, une lecture qui fait du bien !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 29 Juin 2022

Roman - Editions Livre de poche - 318 pages - 7.30 €

Parution en 2001

L'histoire : Depuis 2 000 ans, les chrétiens contemplent et vénèrent un Christ toujours représenté comme grave, douloureux, tragique. Aucune oeuvre d'art ne le montre souriant. Pourtant, Jésus se rend aux noces, partages escapades et repas avec ses disciples et annonce des messages radieux... mais point de sourire dans les textes.

Après une relecture passionnées des évangiles, Didier Decoin réécrit l'histoire du Christ, mais d'un Christ qui rit, qui sourit, qui est heureux !

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

Didier Decoin est lauréat du prix Goncourt en 1977. En 1995, il est élu à l'Académie Goncourt, dont il devient le président en 2020 :)

Mon humble avis : Curieuse expérience pour moi que de lire une histoire dont je connais la fin, et plus encore, la plupart des détails ! Ce qui fait que oui, j'ai trouvé parfois quelques longueurs.

Ayant reçu une éducation religieuse catholique (jusqu'à l'overdose), je n'ai pas appris grand-chose sur la vie publique de Jésus... Tout juste quelques piqûres de rappel, puisque j'ai déserté les bancs de l'église depuis pas mal d'années maintenant. Mais j'ai vivement aimé cette version qu'en propose Didier Decoin, version qui s'adresse à tous : croyants, athées, agnostiques ou simple lecteur curieux. Point de blasphème dans ces pages, bien au contraire. Didier Decoin ne fait pas mystère de sa foi.

Je dirais que le romancier va plus loin que les Evangiles...  Il commence avant et finit après les passages qu'il narre, les principaux miracles de Jésus. Il les introduit, et les poursuit après que les Evangiles y aient mis un point final. Supputation ? Imagination, recherches historiques ? Sans doute un peu tout ça à la fois, ce qui fait que ce texte est autant un roman qu'un essai.

Et là, j'ai appris, visualisé ce sur quoi les textes religieux font souvent l'impasse. En effet, Didier Decoin replace vraiment Jésus et sa vie dans son contexte d'époque en décrivant et expliquant son environnement : l'occupation romaine, les us et coutumes d'alors, la pauvreté, le climat, la végétation, les différences culturelles et religieuses entre juifs, samaritains, pharisiens, le rôle des scribes etc... Il nous donne à voir Jésus racontant ses paraboles, mais ne se contentant pas de la parole, qui certainement, les mimait aussi. Didier Decoin rend Jésus vivant et réel, profondément humain, espiègle et gourmand même si, évidemment, super humain (héro) sur certains points !!! Et ceci, sans occulter le divin bien sûr ! Il ne remet rien en cause, qu'on se le dise.

Mais surtout, Didier Decoin humanise les personnages en décrivant leurs doutes, leurs peurs, leurs joies, leurs rires, leur humour, leurs préoccupations quotidiennes, leur journée types, leurs sentiments, leurs interrogations, quand il n'y glisse pas les siennes propres quand il intervient dans le texte en tant qu'auteur. 

Le tout avec une plume alerte, vivante, joyeuse, grâcieuse, raffinée, très plaisante à lire, loin du ton sentencieux et, soporifique des Evangiles lues par un prêtre. On sort de ce livre avec la sensation d'avoir reçu une belle leçon d'amour, de courage, de vie, de bonté, de bienveillance, de persévérance, de liberté, de tolérance. Alors que quand je sors d'une Eglise après un office, c'est plus souvent le dogme, l'obligation, la culpabilité, l'intolérance et la morosité qui m'étouffent. Ce roman me fait dire que vraiment, l'interprétation qu'est faite des textes sacrés par l'Eglise est erronée, et n'est là que pour maintenir les croyants dans la peur et dans la domination... Ce qui est aussi très politique en fait, une question de pouvoir, une fois de plus.

Didier Decoin ne fait ici aucun prosélytisme et ne cherche à convertir personne. Il raconte à sa façon, une histoire connue de tous ou presque, une histoire que chacun est libre de croire réelle ou inventée depuis l'aube de notre ère, tout en respectant les convictions des autres, convictions qui normalement ne devraient faire de mal à personne.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 16 Juin 2022

Roman - Editions Livre de poche - 352 pages - 7.90 €

Parution LDP fev 2019 (Denoël 2018)

L'histoire : Un volcan s'est effondré, provoquant un gigantesque raz de marée, qui a tout ravagé... Et la mer ne s'est pas retirée. Pata et Madie vivaient avec leurs neufs enfants en haut d'une colline... Qui est maintenant une île. Mais l'eau continue de monter inexorablement... Alors quelques jours plus tard, il faut partir. Mais la barque est trop petite pour emmener tout le monde... C'est alors un choix déchirant et des conséquences impensables pour ceux qui partent, et pour ceux qui restent...

Tentation : Le pitch et le nom de l'auteure

Fournisseur : La boîte à livres en bas de chez moi !

 

Mon humble avis : Cela fait un moment que je vois le nom de cette romancière sur certains blogs, sans la connaître ! Il était temps de me jeter à l'eau, et cette trouvaille dans la boîte à livre en a été l'occasion parfaite ! Et aucun regret !

J'ai vraiment été embarquée par cette lecture au suspense insoutenable... Si terrible pour moi qu'aux deux tiers de l'histoire, j'ai été lire les trois dernières pages, pour être éventuellement rassurée sur le sort des personnages, et poursuivre plus sereinement, avec le coeur qui ralentit un peu... Quoique...  J'ai frôlé la tachycardie à plusieurs reprises !

Si vous avez lu mon résumé, vous savez donc de quoi il retourne... Et oui, Madie et Pata ne vont pas avoir d'autres choix que de laisser 3 de leurs enfants sur leur "île" vouée à moyen terme à l'engloutissement... Ils reviendront les rechercher, une fois qu'ils auront trouvé les hautes terres pour y déposer leurs 6 autres enfants... 

Un roman post apocalyptique ou presque, dans une époque qui pourrait être la nôtre, puisque les moyens techniques utilisés ne dépassent pas le GPS. Une histoire de survivance en environnement hostile. Une histoire de dépassement de soi. Une histoire de choix impossible pour toute personne sensée et pourtant il le faut bien.

A travers cette histoire terrible menée tambour battant, qui ne nous épargne rien (sans verser non plus dans le gore, pas du tout) Sandrine Collette développe avec justesse nombre de sujets. Et, en dehors de cet horrible choix à faire et ses conséquences, le sujet principal est pour moi l'enfance, observée et décrite sous toutes ses coutures et ses ambivalences : l'inconscience et sa lucidité, son besoin d'être protégée et rassurée pour se reposer des assauts de la vie, ses incroyables ressources, ses forces et ses limites, son courage, son innocence... Sauf quand la vie, ses tourments et les éléments déchaînés la rattrape, et que cette enfance semble perdue à jamais.

J'ai découvert la plume efficace et fluide de la romancière, mais ai été étonnée de certaines cassures brutales dans son style, qui font que parfois des phrases s'arrêtent brutalement et que d'autres ne sont composées que de deux ou trois mots.

Une très belle, même si difficile histoire, haletante malgré une relative lenteur des événements avec des accélérations magistrales qui nous tétanisent, et des personnages très très attachants, qu'on ne peut qu'admirer dans leur pugnacité, avec une mention spéciale pour le jeune Louie, son petit frère Noé et la petite Perrine. Je recommande !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 14 Juin 2022

Roman - Les éditions de minuit - 208 pages - 17 €

Parution en janvier 2022 

L'histoire : Le monument national, ce n'est pas le château où vit toute la tribu... Non, c'est le père, gloire et symbole du cinéma Français. Autour de lui, gravitent sa jeune épouse ex Miss Côte d'Azur, les jumeaux, et toute une ribambelle de serviteurs. Quant à l'argent, il est bien à l'abri dans les Caraïbes. Tout semble aller pour le mieux pour ce microcosme privilégié à protégé de tout... De tout, sauf de la vieillesse et d'un certain grand confinement !

 

Tentation : Le billet de Luocine

Fournisseur : La bib' de Dinard

 

Mon humble avis : Luocine n'a pas adoré ce roman et pourtant je me suis inspirée de son billet pour choisir cette lecture. Tout simplement parce qu'il m'a appris l'existence de ce roman. Et comme je m'étais régalée de "Propriété privée", précédent opus de Julia Deck, je me suis dit hop hop !

Bon soyons franc, le monument national n'est pas aussi monumental que Propriété privée. Mais il a rempli sa mission en me distrayant, en m'amusant cyniquement, et les pages se sont tournées toutes seules à vive allure. C'est déjà pas mal par les temps qui courent. Julia Deck distille une ambiance mystérieuse, y aura-t-il un cadavre ou pas, et si oui, dans quelles circonstances ? La tension monte au fil du roman.

Julia Deck nous invite donc à passer plusieurs mois dans le château de la star nationale. Nous partageons donc le quotidien de tous ces gens dont nous sommes si loin... et tout en lisant, nous nous félicitons de la distance entre eux et nous ! Le décor est bien planté, tout comme les personnages... Au début, on se demande bien quel lien il va bien pouvoir y avoir entre cette hôtesse de caisse du U du 93 et la tribu du Monument national dans son château... Dans ces pages, il y a donc rencontre et confrontation entre deux mondes...

Peut-être certains traits sont-ils un peu caricaturaux mais c'est pour mieux vous distraire cher lecteur... Ce Monument national pourrait être un mixe de Johnny, de Delon, de Depardieu. Et les préoccupations de ces gens sont soit très bénignes, superflues (le compte instagram, la couleur des rideaux) ou alors, elles se comptent en millions... Ces millions cachés off- shore qu'on ne peut pas aller récupérer pour cause de confinement !

Mais on perçoit bien aussi la vacuité et la superficialité de ce genre de milieu (la mère ne veut pas que ses jeunes enfants lisent, car elle veut de la joie dans la maison !) ou tout est lié à l'apparence, la réputation et où, finalement, on se retrouve assez vite seul et isolé...

Les rebondissements ne manquent pas dans cette chronique familiale d'un autre monde... Ce n'est pas un roman marquant à vie, mais il fait très bien le job et est mené par une plume qui sait où elle va, choisir ses mots, et être incisive juste comme il faut. Je conseille donc, entre deux lectures plus conséquentes !

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 4 Juin 2022

Roman - Editions Pocket - 288 pages - 6.50 €

Parution chez Pocket en 2011 (Origine X.O)

L'histoire : Le narrateur aborde la trentaine lorsqu'il assiste à l'ouverture du testament de feu son grand père qui l'a élevé. Alors que ces soeurs héritent de biens et de capitaux, lui ne reçoit qu'un carnet en cuir. 100 pages blanches. Tout d'abord en colère et vexé, le jeune homme va vite comprendre que ce carnet possède certains pouvoirs, et qu'il représente donc un don hors du commun.

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

Mon humble avis : Si j'avais lu ce livre lors de son achat, il y a presque 10 ans, mon avis aurait certainement été tout autre... Mais en une décennie, on change, et nos goûts avec... Je suis donc moins bon public qu'avant pour les romans dits "rafraichissant, bouffée d'espoir" !

Qu'a-t-il donc de si spécial ce carnet ? C'est simple, il vous permet de revivre vos souvenirs enfouis. Il suffit de noter sur une page la réminiscence que vous vous voulez ressentir de nouveau, et vous voilà plongés dans vos souvenirs, tous sens confondus. Une page par souvenir... 100 donc... Une fois le souvenir revécu, les mots s'effacent de la page, qui redevient blanche... Et ce carnet de ne peut revenir qu'à un seul descendant par génération.

Alors au début, je suis entrée enthousiaste dans cette lecture, louant l'imagination de l'auteur et les questions qu'il éveille chez le lecteur. Quel regard porter sur nos souvenirs, quelle importance leur donner, quelle valeur graduelle leur accorder, et sur quels critères ? Donc bien partie j'étais dans une lecture tranquille sans prise de tête... Sauf que j'aurais aimé me la prendre un peu plus... Le sujet part un peu dans tous les sens sans réel fil conducteur, l'auteur semblant changer d'avis un peu trop souvent et de ce fait, sans aller au bout des réflexions... Ce cadeau est il maudit ou béni... On ne saura pas vraiment... Pour aboutir à la banale conclusion que ce qui importe, c'est la vie et l'avenir... Oui, sauf que les souvenirs, pour moi, c'est aussi l'expérience, l'apprentissage et normalement, moins d'erreurs à venir. Mais cet aspect-là n'est pas évoqué dans l'histoire, qui devient prétexte à une romance plus ou moins impossible par ce que le narrateur est juste un grand naïf en manque de caractère. Même si l'écriture est fluide, le style oscille entre mièvreries, belles vérités bien dites et autres lieux communs bien simplistes.

Donc je suis sortie déçue de ces 100 pages blanches qui ne m'ont pas transportée, tout juste distraite au début, et puis agacée au fur et à mesure. J'ai vieilli ou ce roman a déjà mal vieilli ! 

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 24 Mai 2022

Roman - Editions Audiolib - 5h48 d'écoute - 18 €

Parution Grasset & Fasquelle en 2017, Audiolib en 2018

L'histoire : En 1949, Josef Mengele arrive en Argentine. L'ancien tortionnaire d'Auschwitz, cachés sous divers pseudonymes, pensent pouvoir y couler des jours heureux et paisibles... Il faut dire que l'Argentine de Peron y est propice... Mais cela ne durera qu'un temps... Jusqu'à ce que le monde sorte de sa torpeur et ôte les oeillères confortables de l'oubli. La traque aux SS nazis ne fait que commencer...

 

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Bib' de Dinard

Mon humble avis : Il y a quelque temps encore, le nom seul de Mengele ne me disait rien... Et puis, je l'ai rencontré dans un roman sur Auschwitz, et je l'ai retenu. Alors quand j'ai vu ce titre en bibliothèque, je me suis dit que c'était évidemment l'occasion de combler mon inculture...

C'est un roman biographique que nous présente ici Olivier Guez. Les faits sont vrais, même si mis en scène de façon à convenir à la forme romanesque. 

Nous suivons Josef Mengele durant les trente années où il a vécu plus ou moins (en fonction des périodes et des dirigeants en place) caché en Amérique du Sud. D'abord en Argentine, puis au Paraguay et enfin, au Brésil, où il mourut dans la misère, sur une plage, en 1979. Il n'aura été arrêté, n'aura jamais n'avoir payé les crimes odieux qu'il a commis contre l'humanité lors de la deuxième Guerre Mondiale. Mais la vie lui a assuré une fin minable...

Ce texte est extrêmement documenté. Il est donc très intéressant en ce sens... Nous vivons dans l'Argentine Péroniste (toujours bon d'avoir des piqûres de rappels géopolitiques sur ces temps qui deviennent lointains)... Et nous traversons trente ans de la vie du criminel de guerre... J'ai découvert qu'il a fallu un certain temps après la guerre pour que les nazis soient vraiment pourchassés de par le monde. Ces derniers avaient toute une ribambelle de soutiens et de réseaux qui organisaient leurs vies de planqués, avec aussi une aide financière magistrale de leurs familles, celle de Mengele était richissime.

Mengele aurait pu se faire prendre, c'était à deux doigts... Mais l'Histoire en a décidé autrement, envoyant le Mossad sur une autre traque.

Ce qui est effarant, c'est de constater que même que tout au long de ces années, Mengele et ses amis ne se sont jamais repentis, sont toujours restés sûrs de leurs convictions et de l'utilité et du bien-fondé des horreurs qu'ils ont perpétrées au nom du IIIème Reich.

Olivier Guez s'intéresse donc à l'homme Mengele, médecin tortionnaire de pouvoir malgré une parfaite médiocrité générale. Qu'est ce qui a fait de lui ce monstre sanguinaire ? D'où vient ce mal dont s'est fait la main. Aurait-il évolué différemment s'il était né à une autre époque, s'il n'avait pas croisé l'Histoire sur son chemin de vie ? Ne vous y méprenez pas, Olivier Guez ne nous invite à aucune empathie envers cet homme. Mais il s'interroge.

Un texte à lire bien évidemment, pour son intérêt historique et culturel, et la façon dont il est mené, comme un roman, avec son adrénaline, son suspense etc... mais je déconseille le format audio pour deux raisons : la lecture qu'en fait Olivier Guez est assez monotone... Et puis, il y a nombre de patronymes allemands d'ancien SS hauts gradés de l'entourage de Mengele, et franchement, je m'y perdais tellement entre eux tous que j'ai fini par ne plus faire l'effort de m'y retrouver. Sans doute la version papier permet la mémoire visuelle de ces patronymes.

Mengele n'était qu'un nazi parmi les autres, même si l'un des pires... Mais combien sont-ils comme lui, à avoir trouvé refuge en Amérique Latine et à n'avoir jamais été jugés pour les crimes qu'ils ont commis... Un devoir de mémoire aussi que ce roman.

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 21 Mai 2022

Roman - Editions Seuil - 256 pages - 19 €

Parution en janvier 2022

L'histoire : Elias Torres est une Toulousain de notre époque... jeune quadra, père de deux enfants, libraire à mi temps car pas encore écrivain à temps plein. Il part à New York pour dédicacer son dernier roman... Retour en moins de 24h...  Presque tous les passagers de son vol sont refusés en territoire US...

De retour à Toulouse, les rues se désertifient, chacun fait ses réserves et rentre chez soi... C'est le début du Grand enfermement... Il va falloir composer avec sa famille dans un espace restreint, s'occuper, observer comment va le monde, et trouver le sujet de son prochain roman. Ce sera cet autre cataclysme qui toucha le monde entier en 535 et 536 de notre air... Le soleil a cessé, ou presque, de briller pendant dix huit mois...

Tentation : Le billet de Keisha 

Fournisseur : La bib' de Dinard

Mon humble avis : Il y a quelques mois, j'avais été bien remuée par l'un des précédents roman de Vincent Message : Défaite des maîtres et des possesseurs. Aussi, quand Keisha a évoqué le dernier titre de l'auteur, je me suis dit pourquoi pas, et quand le lendemain, je l'ai vu à la bib', je me suis dit "hop" !

Bon ben ça ne l'a pas fait avec moi... Et je n'ai pas apprécié cette lecture, qui ne m'a pas apporté grand-chose, et que j'ai trouvée longue, laborieuse, malgré un départ sur les chapeaux de roues, que ce soit dans "l'action" et dans le ton... Tout s'est enlisé très vite à mes yeux.

Le Covid et le confinement ne sont pas nommé tels quels, mais chacun sait parfaitement à quoi l'auteur fait référence. Alors, certes, Vincent Message, fin observateur de notre (in)humanité, partage des réflexions intéressantes sur la situation, les conséquences et les réactions des uns et des autres. Mais j'aurais aimé que cela soit un peu plus poussé, car sous le soleil, rien de bien nouveau.

Quant à cette "éclipse" solaire véridique du VIème siècle, qui m'a tant attirée vers ce titre, et bien elle semble n'être qu'un prétexte dans cette histoire, elle n'apparait que de temps et temps dans ces pages, alors que j'aurais aimé justement en savoir plus à ce sujet, notamment sur les conséquences sociales mondiales à l'époque, avec une comparaison avec ce que nous vivons depuis deux ans par exemple. Mais non, pas vraiment... Bon, je vous rassure, le soleil n'a jamais disparu complètement, mais à priori, plusieurs éruptions volcanique simultanée aurait longuement assombri le ciel, remettant en cause l'agriculture etc.

En fait, j'ai plus eu l'impression de "subir" les lamentations d'un français et d'un auteur qui peine à se mettre à l'ouvrage alors que sa vie bascule comme celle de millions d'autres lors du Grand Enfermement. Et puis, vient le sujet et les conséquences de l'Etat de plus en plus policier et des violences policières...  Pourquoi pas, mais celles-ci ne sont "jugées" que sur un seul événement... Et l'autre partie n'a pas la parole...

Alors évidemment, Vincent Message a une belle plume et une sacrée érudition. D'ailleurs, les références littéraires qui égrènent cette histoire me sont inconnues, trop pointues pour moi, pour me donner l'envie de quelques recherches pour en savoir plus. Donc cet aspect-là du roman m'est aussi passé au-dessus de la tête. 

Bref, ce roman n'était pas pour moi, ou alors, il n'est pas tombé au bon moment dans ma vie et mes envies de lecture. A mes yeux, ces années sans soleil sont aussi sans relief, sans aspérités où j'aurais pu me raccrocher. Dommage ! Donc juste après, j'ai ouvert un roman qui devrait être feel good et divertissement !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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