Publié le 16 Mars 2022

Film de François Desagnat

Avec Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu, Ramzy Bedia

Synopsis : Fabrice, acteur de comédie, réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité alors qu’il fait ses courses. Malgré la menace d’un vigile, il parvient à s’enfuir. Commence alors une cavale sans merci, pour celui qui devient rapidement l'ennemi public numéro 1. Alors que les médias s’emparent de l’affaire et que le pays est en émoi, le fugitif, partagé entre remords et questions existentielles, trouve un point de chute inattendu, quelque part en Lozère.

Mon humble avis : Film librement adapté de la fameuse BD éponyme de Fabcaro, que j'avais adoré et chroniqué ici il y a déjà quelques années.

Le film est assez fidèle à la BD. Cependant mon sentiment est peut-être que si on n'a pas lu celle-ci et que l'on ne connait pas l'univers et sa façon particulière de s'exprimer, on peut être très déboussolé devant l'écran.

Le film est désopilant et use du non-sens pour montrer du doigt les terribles non-sens de nos vies et de nos sociétés actuelles. Le burlesque pour mettre en image l'absurdité, l'abus, le fanatisme, la normalisation, l'ultra médiatisation, l'hystérie collective pour la moindre bagatelle. C'est délirant à souhait et servi par des dialogues très pince sans rire, très bien sentis ! Je me demande vraiment comment les comédiens ont réussi à rester sérieux en déclamant de tels textes ! A mon avis, ils ont dû renouveler les prises maintes fois !

Cependant, je m'attendais à rire beaucoup plus. Peut-être parce qu'une anecdote qui, dans la BD, se déroule sur une ou deux planches, dure plus longtemps à l'écran et du coup, moins percutant qu'un flash d'une bulle ou d'une case qui laisse libre cours à l'imagination du lecteur.

Quoiqu'il en soit, nous avons ici une comédie très originale, qui détonne par les temps qui courent, qui bénéficie d'une distribution impeccable !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 14 Mars 2022

Roman - Editions Gallimard - 240 pages - 19.50 €

Parution en Janvier 2022

L'histoire : En 1999 débutait le casting pour trouver le jeune garçon qui allait interpréter Harry Potter et qui, par la même occasion, deviendrait mondialement  célèbre. Des centaines d'acteurs furent auditionnés. Finalement, il n'en resta plus que deux. Ce roman raconte l'histoire de celui qui n'a pas été choisi.

Tentation : Foenkinos est incontournable pour moi !

Fournisseur : Bib de Dinard

 

 

 

Mon humble avis : Un nouveau roman de David Foenkinos est toujours un rendez-vous pour moi, où je connais le ton que je vais trouver mais où j'ignore à chaque fois où il va me mener ! Aller ailleurs tout en restant bien chez soi...

Ce titre ne fait pas exception à la règle ! Je voudrais tout d'abord saluer l'originalité du sujet, et la façon dont il est traité, car vraiment, il fallait y penser !

Numéro deux se base sur des faits réels, connus de tous ou presque à travers la planète. L'histoire s'ouvre sur les coulisses et les prémices du succès de la saga littéraire Harry Potter, qui s'annonce très vite comme une série cinéma à venir...  J'ai appris pas mal de choses, car honnêtement, je n'ai jamais accroché avec Harry Potter que je n'ai qu'effleuré via deux films. Donc déjà, cet aspect est intéressant... mais n'est pas le corps du roman. 

Car dès le début, nous suivons la vie de Martin, le fameux numéro deux, qui n'a alors qu'à peine 10 ans. Et de plus loin, celle de Daniel Radcliffe, qu'on ne présente plus. Martin arrive par hasard sur le casting, un hasard délicieux et drôle, typique de l'auteur, un hasard en cascade, ou une cascade de hasards ! Il y a les séances de casting, les espoirs, les "presque oui" et au dernier moment, le "non" pour Martin, au profit de Daniel. 

Dès lors, nous accompagnons Martin dans les vingt années suivantes de sa vie, après cet échec dont il ne se remettra jamais. On a tous ou presque été le numéro deux au moins une fois, voire plusieurs, dans notre vie... lors d'entretiens d'embauche, ou même dans la vie amoureuse... Le plus souvent, le coup est dur, et puis on oublie, on rebondit, on passe à autre chose autant que le temps passe ! 

Oui mais là, pour Martin, comment faire pour oublier, passer à autre chose alors que le monde entier ne parle que d'Harry Potter, que tous les ans ou presque sortent un nouveau volume de la saga et un nouveau film, que des affiches sont collés dans les rues, que le moindre journal relaie un fait sur Harry Potter ou son acteur, sans parler du merchandising que l'on trouve partout, des parcs à thème qui s'ouvrent sur le sujet... et que même 20 ans plus tard, c'était vendredi dernier sur TF1, un documentaire célèbre le vingtième anniversaire de la fameuse saga !  Comment faire pour oublier qu'il a failli participer à la série la plus phénoménale de l'Histoire du cinéma. Comment se construire alors que chaque nouvelle journée ou presque vous rappelle votre échec, échec causé par le "petit +" de l'autre que personne ne sait vous expliquer, qui n'a rien de rationnel, que régulièrement, on vous dit que vous ressemblez à Harry Potter !

En tant que public, nous profitons des plaisirs du cinéma (ou toute autre activité médiatique) et oublions ou ignorons souvent les pots cassés... Ceux qui ne sont pas choisis et qui sont arrivés aux portes des monts et merveilles. Et ici, il s'agit d'un enfant... Même si le sujet est poussé à l'extrême et s'illustre aussi dans un exemple extraordinaire, la réflexion est intéressante. Et rondement menée à la sauce Foenkinos, avec humour, fantaisie, sérieux, tendresse, mélancolie, cynisme aussi, petites remarques personnelles, grandes évidences et incohérences du monde sur lesquelles David Foenkinos sait mettre des mots percutants ou amusants, toujours efficaces et limpides... Et puis, à un moment, l'histoire prend une atmosphère de thriller... On retrouve les obsessions de l'auteur pour le patronyme Martin, pour les gardiens de musée etc.

Et il y a une morale dans l'histoire... En perdant ce que Daniel a gagné, Martin a gardé ce que Daniel a perdu : la vie normale, la liberté, l'anonymat et bien souvent, son propre nom, sa propre identité... 

Ce roman est en grande partie fictionnel. Martin et sa non vie émane de l'imagination de David Foenkinos. Mais il y a forcément eu un vrai numéro deux. Quelle a été sa vie ?

Un roman intelligent, qui se lit avec grand plaisir et une certaine addiction !

Et une bonne question : Pourquoi l'on entend toujours des vieux tubes de U2 à la radio, mais que l'on n'y entend plus jamais "The Cure" ?!

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 12 Mars 2022

Roman - Editions Audiolib - 4h45 d'écoute - 17.90 €

Parution Audiolib 2018 / Le Nouvel Attila 2017

L'histoire : C'est dans le ventre de sa mère que Maryam vit les première heure de la révolution Iranienne... Quelques années après, ses parents, communistes, lui apprennent l'indécence de la propriété privée en l'obligeant à donner tous ses jouets aux enfants nécessiteux du quartier. Puis c'est l'exil en France. Celui du père tout d'abord, puis de la mère et de la fille qui le rejoignent ensuite. C'est son histoire romancée que Maryam Madjidi raconte ici.

 

Tentation : Pourquoi pas, et les prix gagnés

Fournisseur : Bib de Rennes

 

Mon humble avis : Un très beau premier roman, récompensé à juste titre, et une auteure très prometteuse. Je viens de découvrir qu'elle a publié un deuxième titre l'année dernière, je vais tâcher de le lire.

Ce qui m'a le plus touchée dans cette audiolecture, c'est la plume souvent poétique de Maryam Madjidi, et l'interprétation qu'elle fait elle-même de son oeuvre. Une voix chaude, une lecture qui accentue étrangement certaines syllabes, c'est étonnant mais très agréable et pénétrant.

La romancière écrit son histoire comme un conte... persan... La Perse est reconnue pour ses contes, aussi, nombre de chapitres s'ouvrent sur "il était une fois". Elle s'exprime tantôt à la première personne du singulier, tantôt à la deuxième, tantôt à la troisième, mais toujours pour décrire son vécu... De l'intérieur... et vu de l'extérieur.

Ce texte est évidemment très foisonnant et aborde de nombreux sujets autour de l'exil. Le déracinement, le manque, l'humiliation, la nouveauté, l'intégration, l'inclusion, l'assimilation. Ce sont ces trois derniers thèmes qui m'ont le plus interpelée et bouleversée, traités principalement via les premiers temps de Maryam à l'école française. Nous devenons Maryam, enfant en pays inconnu qu'il faudra adopter... dans les deux sens.

Arrivée en France, Maryam sera d'abord mutique... Elle sombrera dans le silence, se refusant à parler le Français.... Puis elle tombera en amour pour cette langue et reniera alors sa langue maternelle en la rangeant dans un tiroir aux oubliettes, tiroir qu'elle réouvrira des années plus tard. Maryam se réconciliera avec ses racines, appréciera la richesse de la double identité, et même son pouvoir de séduction.

Le récit n'est pas linéaire. Il est fait d'anecdotes ou de souvenirs marquant ou forts symboliquement, de retour au pays une fois majeure et d'autres voyages encore. Après des études à la Sorbonne, Maryam Madjidi est aujourd'hui professeure de Français en langue étrangère et une romancière à découvrir vraiment et à suivre. Et je dirais aussi qu'elle est surtout une voix. Alors si vous pouvez découvrir ce titre en format audio, je pense que vous l'apprécierez d'autant plus.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres audio, lectures audio, #Littérature française

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Publié le 10 Mars 2022

BD - Tananarive - Avis - chronique

BD - Editons Glénat - 116 pages - 19.50 €

Parution en septembre 2021

L'histoire : Au soir d’une vie rangée et précautionneuse, un notaire en retraite va partir à l’aventure pour la première fois de son existence. Petite aventure, mais véritable odyssée pour lui. Lancé aussi vite que ses vieux os le lui permettent sur les traces d’un hypothétique héritier, au volant d’un coupé qui n’avait jamais quitté le garage et accompagné d’un curieux passager, il va découvrir qu’il n’est jamais trop tard pour en apprendre sur les autres... et sur soi-même.

 

Tentation : Le titre ! et le pitch

Fournisseur : Bib de Dinard

Mon humble avis : Celles et ceux qui espèreraient un voyage à Madagascar, comme moi, en seront pour leurs frais. Car ici, on ne va pas plus loin que Lille !!! Ma ville d'origine, et c'est bien amusant de la voir dessinée dans des cases de BD ! Mais peu importe, cet album reste un excellent divertissement et un agréable moment de détente... Ce qui est aussi très bon pour la santé.

Amédée, ancien notaire très tranquille, écoute chaque soir, avec un bon verre, les récits de son voisin Joseph. Celui-ci lui narre une vie d'aventure, depuis Tananarive en passant par Caracas et Hanoï, de légion étrangère etc... Bref, une vie de héros...  Mais quelques jours plus tard, Joseph meurt d'une crise cardiaque. Amédée a entendu Joseph parlé d'un possible fils illégitime...  Alors, pour régler la succession, Amédée par mène l'enquête et part à la recherche de ce possible fils. Nous voilà donc parti dans un road trip donc avec Amédée dans sa vieille décapotable qui n'a pas roulé depuis des années. Un road trip du 

Cette enquête ne sera pas de tout repos pour lui, ce qui est souvent assez amusant pour nous lecteurs. Il y a pas mal d'humour dans cet album, mais pas de l'humour gaguesque. Non, c'est en finesse et cela laisse une belle place à l'émotion quand Amédée découvre ce qu'était vraiment son ami, ou plutôt ce qu'il n'était pas. Mais après tout, grâce à Joseph et son imagination (euh là, on peut dire mythomanie), Amédée n'a-t-il pas rêver et voyager, vécu l'aventure par procuration ?!

Même si les dessins sont un peu caricaturaux au niveau des visages, ils sont très agréables et gais, et donnent une réelle puissance aux expressions des personnages. Le tout est bien rythmé et nous rappelle que l'Aventure peut commencer au bout de la rue, et à tout âge !

Vraiment sympa !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 6 Mars 2022

Film Compagnons, de François Favrat, Agnès Jaoui, Pio Marmaï, Najaa, avis, chronique

Film de François Frajat

Avec Najaa, Pio Marmaï et Agnès Jaoui

Synopsis : À 19 ans, passionnée de street art, Naëlle est contrainte de suivre avec d’autres jeunes un chantier de réinsertion, sa dernière chance pour éviter d’être séparée de ses proches. Touchée par la jeune fille, Hélène, la responsable du chantier, lui présente un jour la Maison des Compagnons de Nantes, un monde de traditions qui prône l’excellence artisanale et la transmission entre générations. Aux côtés de Paul, Compagnon vitrailliste qui accepte de la prendre en formation dans son atelier, Naëlle découvre un univers aux codes bien différents du sien... qui, malgré les difficultés, pourrait donner un nouveau sens à sa vie.

Mon humble avis : J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce film, et c'est difficilement que j'ai retenu ma petite larme à la fin... Larme de belle émotion et non de tristesse.

Compagnons s'ouvre sur la violence urbaine et sociale de la cité Bellevue à Nantes. On y suit Naëlle, l'héroïne du film, une jeune fille toute en violence, en révolte, mais au bon coeur. Une chouette nana avec les valeurs qu'elle peut se permettre dans le milieu dans lequel elle évolue. Elle s'évade dans le graff mais n'a d'autres choix pour survivre à la violence environnante que de répondre... par la violence...

Jusqu'au jour où elle reçoit une vraie main tendue... Celle d'Agnès Jaoui, "mère" dans une maison de Compagnons, mais aussi bénévole sur un chantier de réinsertion. C'est elle qui la fera rentrer dans Les Compagnons du devoir, dans l'espoir qu'elle y passe un CAP et trouve sa voie, mais surtout, pour qu'elle échappe à son milieu... Evidemment, le chemin de Naëlle au sein des Compagnons du devoir ne sera ni simple ni direct, mais il sera beau et portera ses fruits, de très beaux fruits.

J'ai aimé le pont créé entre différents arts... Naëlle aime le graff, ce qui l'aimera à aimer les vitraux. Deux arts aux antipodes sociales et pourtant, avec une apparence et une approche artistique très proche.

J'ai aimé découvrir en profondeur les Compagnons du devoir. Je n'avais qu'une vague idée de ce qu'ils étaient et ignoraient tout de leur mode de vie et leurs valeurs. Je ne connaissais que leur réputation d'excellence artisanale. Jusqu'à 2004, c'était un univers uniquement masculin. Le film montre bien que l'entrée des femmes dans ce milieu n'est pas encore tout à fait acquise pour tout le monde, que les préjugés sont encore là. Leur devise est : "Capable, digne, libre et généreux"

Et ces qualités, c'est à force de courage et de travail que Naëlle va les acquérir, mais aussi, grâce à l'aide et l'entraide prônée par les compagnons. Au long du film, Naëlle se transforme magnifiquement... parce qu'elle a trouvé des personnes auprès de qui déployer ce qui dormait à l'intérieur d'elle-même faute de place et conditions pour se manifester, s'épanouir.

Le film montre bien que nombre de jeunes de ces banlieues pourraient s'en sortir, s'ils rencontraient les bonnes personnes, si des mains solides se tendaient vers eux. Mais tendre la main n'est pas suffisant... Outre leur donner l'accès à un réel apprentissage et à une éducation sérieuse, il faut avant tout les débarrasser des boulets qu'ils trainent et qui les collent au sol. Connaître et comprendre avant de juger.

Les scènes de chants des compagnons sont particulièrement belles et émouvantes. Comme pour le personnage de Naëlle, quand on ne connait pas, au début, elles peuvent prêter à sourire et puis, on réalise leur puissance, leur symbolique et l'émotion nous gagne.

Un très beau film donc, qui met en lumière le travail manuel (les mains aussi peuvent être intelligente), un film qui fait du bien, de belles valeurs qu'il est bon de retrouver et de constater qu'elles ont quelque part des temples qui les protègent et les maintiennent en vie. Et surtout, une magnifique, puissante et bouleversante actrice, en la personne de Najaa... Je pense qu'avec un tel rôle à son actif, sa carrière va prendre un bel élan plus que mérité !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 4 Mars 2022

Roman - Editions Audiolib - 9h40 d'écoute - 21.50 €

Parution Audiolib 2016 ( Payot & Rivages 2015)

L'histoire : En 1943, la guerre fait rage dans le monde et aux Etats-Unis, la mafia prospère. Après avoir régné sur le trafic d'alcool en Floride pendant la prohibition, Joe Coughlin s'est officiellement retiré et a cédé la direction des affaires à son frère d'armes Dion Bartolo. Un jour, pourtant, il apprend qu'un mystérieux commanditaire a mis sur sa tête un contrat dont l'exécution est prévue pour le mercredi des Cendres. Il a très peu de temps pour découvrir qui veut l'éliminer de l'équation et pourquoi.

 

Tentation : Curiosité

Fournisseur : Bib de Rennes

Mon humble avis : On a tous en tête le phénoménal et extraordinaire titre de Dennis Lahane " Shutter Island. Pour ma part, je n'ai pas lu ce roman mais j'ai vu son incroyable adaptation ciné avec Léonardo Di Caprio. Une histoire prenante, bluffante à tous points de vue. Alors, j'étais curieuse de découvrir ce que Dennis Lahane avait d'autre à raconter et je suis tombée sur cet audiolivre.

Me voilà partie un peu à l'aveugle et très loin de ma zone de confort, mais pourquoi pas ?!

Dennis Lahane nous propose ici une immersion dans la mafia américaine des années 40. Et qui plus est, en Floride... Ce qui m'a intéressée car j'ai vécu 5 mois dans cet Etat, aussi, j'ai apprécié de découvrir comment l'on y vivait et ce qui s'y passait à l'époque, et les noms des villes m'étaient familiers.

Les premiers temps d'écoute ont été très fastidieux et ont failli aboutir à mon abandon... Une multitude de personnages présentés, impossible pour moi de les retenir et de bien saisir les liens entre eux... Mais je pense que nombre d'entre eux disparaissent du récit et je suis parvenue à suivre à peu près l'intrigue et toutes ses ramifications.... Autant que la pieuvre a de bras !!!

Etrange sentiment de lecture... J'ai beaucoup aimé le style et la narration, tous deux soignés, assez rythmés, efficace malgré quelques longueurs à droite à gauche. Mais Dennis Lahane m'a tout de même happée dans cette histoire et mon envie de connaître le dénouement était réel. Une plongée au milieu des gangsters donc... Des hommes qui, à mes yeux, sont sans foi ni loi, même s'ils ont leurs propres valeurs et codes de fonctionnement. Donc évidemment, on ne s'attache pas à eux, même si parfois, on ose espérer que Joe parviendra à s'extraire sans trop de casse de ce milieu ou tout le monde veut devenir roi, bref à sauver sa peau... Oui, mais à quel prix, et pour combien de temps. Mais, droite comme je suis, je n'ai jamais oublié que Jo a eu beaucoup de sang sur les mains et qu'à une époque il était impitoyable. Peut-on se racheter et fuir réellement une telle vie ?

Les années 40, la Mafia, trahisons, pouvoir, vengeance, exécution, menace planante, voici le menu de ce roman à l'intrigue solide (avec quelques surprises et retournements de situations que je tais évidemment) qui s'est laissé lire, mais dont le genre ne deviendra pas pour autant une habitude pour moi. On va dire que j'ai fait une excursion au pays de la Mafia !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 2 Mars 2022

BD , Penss et les plis du monde, Jérémie Moreau, avis, chronique.

BD - Editions Delcourt - 232 pages - 25.95 €

Parution en septembre 2019

L'histoire : À l'aube des temps, Penss, piètre chasseur, passe ses journées à contempler la beauté de la nature. Rejeté par son clan, il est contraint à la survie en solitaire et promis à une mort certaine. Mais au printemps, il arrache à la terre son plus grand secret : tout dans le monde se déplie inéluctablement. Une nouvelle vie commence pour Penss et, il en est certain, un nouvel avenir pour l'humanité...

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de Dinard 

Mon humbles avis : Il y a quelques années, j'avais beaucoup aimé La saga de Grimr, de Jérémie Moreau, avec juste un bémol envers le graphisme, qui n'est pas de ceux que j'apprécie.

Pour Penss et les plis de monde, mes reproches vont également aux dessins, rien de grave, je le savais avant de commencer... Chaque auteur de BD a sa signature picturale. Après c'est l'histoire que l'on me conte qui compte. Je suis moins enthousiaste ici, même si la lecture reste un moment assez agréable et divertissant. J'ai eu la sensation d'être bombardée de "leçons" plus ou moins philosophique ou sociale, sans parvenir à saisir leur sens réel et implicite quelque part. Certes, il est question de l'entraide dans un clan, l'entraide pour grandir évoluer et survivre. Il est aussi question de cultiver son jardin.

Nous sommes au temps de la préhistoire, dans des contrées presque désertes d'hommes et forcément de toutes constructions humaines etc. Les éléments, juste les éléments et leur rudesse hivernale. Avec Penss, nous assistons à la période charnière où, de chasseur cueilleur nomade, l'Homme va devenir cultivateur et tendre à la sédentarité.

Les textes de bulles sont au début joliment poétiques lorsque Penss observe la beauté du monde. Puis plus familière dans les dialogues et très contemporaine, ce qui cloche un peu.

En fait, autant Grimr était en union et communion avec la nature, autant Penss est en guerre contre elle, pense pouvoir la dominer, se croit supérieur à elle. Et dans ce sens, Penss n'est pas un personnage que l'on trouve très sympathique. Il est arrogant et il le paiera cher. Et ainsi, Jérémie Moreau nous montre que dès que l'Homme se mesure et veut contraindre la nature, les dégâts commencent.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 28 Février 2022

Cette semaine, c'est un oiseau que je vois assez souvent sur la côte que je vous présente : l'Huitrier pie, ce bel élégant toujours vêtu de noir et de blanc, comme un costar !

Robuste et trapu, c'est un oiseau uniquement de rivage marin, donc inutile de le chercher à l'intérieur des terres. Mâles et femelles sont strictement identiques, donc inutile aussi de prendre une loupe pour déceler quelque dimorphisme sexuel.

Malgré son nom, je ne l'ai encore jamais observer avec des parcs à huitres ou des reliquats de ce coquillage à proximité !

 

 

L'Huitrier pie apprécie les rivages plats, les étendues vaseuses d'estuaires ou de baies, et les côtes rocheuses ou ilots bas, recouverts d'algues.

Ces dernières années, il a été observé dans des prairies ou lagunes proche de la mer, mais c'est assez rare.

Il vole quasiment au ras de l'eau.

 

 

 

Les couples qui nichent en France sont sédentaires (Bretagne, Normandie, Camargue, Bassin d'Arcachon). Ils sont rejoint en septembre par de nombreux individus venant d'Angleterre et des Pays Bas. Ces derniers repartent dans leur destination d'origine entre février et avril pour y nicher et passer l'été.

Les Huitriers pie nichent en couple séparé. Hors période nuptiale, ils sont très sociaux et grégaire, et c'est rarement que j'ai observé des individus isolés.

 

 

Sur la côte l'Huitrier pie se nourrit principalement de mollusques types moules, coques... Il est très habile pour ouvrir les coquillages en les martelant ou en écartant les valves. Son bec puissant lui permet de sectionner le muscle qui relie le mollusque à son coquillage. Il peut aussi manger des gastéropodes et des vers marins.

Dans les terres, il va jeter son dévolu sur les insectes et les lombrics.

 

 

 

Le nid de l'Huitrier pie est assez rudimentaire : une dépression garnie de débris d'algues et de coquillages. La femelle y dépose en moyenne trois oeufs entre mars et mai et elle va les couver entre 24 et 27 jours. Les poussins sont nidifuges, ils quittent très vite le nid pour être éduqués et nourris par leurs parents.

C'est un oiseau que l'on trouve globalement en Europe , en Asie et en Afrique. Il est absent de l'Océanie et des Amérique centrale et du sud, et occasionnel et rare en Amérique du Nord.

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est un oiseau que j'adore observer, contrasté et assez facile à photographier avec son bec et ses yeux oranges. Bref, il est photogénique et se trouve souvent à des endroits peu encombrés et assez plats ! Il est moins "nerveux" et bouge moins vite que d'autres limicoles !

 

 

 

 

 

 

 

 

Une dernière photo pour la route, une toute récente de la semaine dernière :

Les textes de ce billets sont inspirés du site oiseaux.net

Toutes les photos sont miennes et interdites de reproduction ou d'usage sans mon accord.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Le coin ornitho

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Publié le 26 Février 2022

Roman , Bénie soit Sixtine, Maylis Adhémar, avis, chronique, intégrisme catholique, religion, secte, traditionalisme religieux

Roman - Editions Pocket - 314 pages - 7.60 €

Parution Pocket Sept 2021, Julliard août 2020

L'histoire : L'avenir est tracé pour Sixtine. De famille catholique traditionnaliste, étudiante en histoire de l'art, Sixtine rencontre Pierre Louis lors du mariage de son amie Marie Sophie. Quelques mois plus tard, elle est mariée à Pierre Louis qui remplit toutes les coches nécessaires... Très vite, elle est enceinte et très vite elle déchante... D'autant que l'intégrisme absolu va mener au drame et que dans ce milieu, Sixtine n'a à priori d'autres choix que de se taire et subir... Sauf si elle se réveille, et se révolte... Le début d'un long chemin vers... la liberté et la vraie vie, celle faite de plaisir et de diversité.

 

 

Tentation : La blogo lors de la sortie d'origine

Fournisseur : La boite à livre en bas de chez moi

Mon humble avis : J'ai lu ce roman comme un thriller...Avec la même urgence, le même stress la même envie de savoir, la crainte d'un nouveau drame... Bref, c'est une lecture sous tension. Et pourtant, ce roman est tout sauf un thriller... Il raconte juste quelques années de la vie de Sixtine, une jeune femme sans histoire, convaincue d'être dans le vrai et le bon... Sauf qu'elle a grandi et qu'elle vit dans une famille catholique traditionnaliste et qu'elle se marie avec un jeune homme intégriste...  Et dans ce milieu, la femme ne vit qu'à travers son mari, n'est bonne qu'à pouliner (oui, il faut mettre au monde un maximum de croisés pour sauver la France et l'Eglise, mettre au monde l'élite de demain... A savoir tout de même, pour celles et ceux pour qui ces mondes seraient inconnus, que les communautés religieuses auxquelles appartiennent Sixtine, Pierre Louis et leur famille ne sont pas reconnues par l'Eglise Catholique et le Vatican. Elles ne reconnaissent pas l'autorité du Pape.

Je suis moi-même issue de famille catholique pratiquante, et une branche de ma famille est assez proche du traditionalisme. Je ne pensais pas découvrir grand-chose dans les comportements de gens dans ce roman, ni être atterrée à ce point... Pour info, je suis devenue athée, ou agnostisque, peu importe... Et dans ma famille, ma position est encore assez peu acceptée/comprise.

C'est une vie en vase clos qui est menée par ces familles, depuis l'école, les vacances, les fréquentations, les médias utilisés et acceptés etc... D'où il résulte une ignorance totale du mode de vie de la grande majorité des français, ce qui n'empêche pas un énorme mépris agrémenté de préjugés.

Le plus choquant je dirais, c'est que temps que nous évoluons avec Sixtine dans sa famille et sa belle-famille, on ne ressent aucun amour. Celui-ci est absent, même dans l'intimité du couple. Tout n'est que haine envers la différence, sentiment de supériorité, fierté, carcan, hypocrisie, représentation,  prière, pêché, pénitence et confession... Et surtout obéissance... Aucune humanité, aucun amour ni même dans leur religion... Aimer vous les uns les autres... Chez eux c'est plutôt dominez-vous les uns les autres...

Quelque part, malgré ses convictions profondes, Sixtine n'a pas choisi puisqu'elle n'a connu que ça et il lui faudra plusieurs années pour se sortir de tout cela et découvrir la vérité, avant de choisir la sienne. Se sortir de cet endoctrinement psychologique et religieux et être heureuse, sans avoir l'impression de vivre sans cesse dans le pêché. Accepter qu'elle puisse aider une réfugiée kurde et son enfant, même s'ils ne sont pas catholiques, sans aller contre le respect de la France.

Suite au drame... Sixtine va s'enfuir avec son fils... Et nous allons suivre pas à pas son chemin vers la vraie lumière, celle de la vie, qu'elle va parcourir avec des gens qui sont à l'opposé de ce que Sixtine a toujours connus, des gens chaleureux, qui, s'ils s'étonnent, ne jugent pas. Et elle découvrira un secret de famille bien enfoui, qui lui fera l'effet d'un tremblement de terre, qui achèvera à lui faire réaliser que toute sa vie et ses croyances étaient bâties sur un énorme mensonge. Elle va lutter entre son éducation et ses sentiments propres, qu'elle découvre, en vivant dans le monde.

Un livre à lire évidemment... En France et dans les médias, on n'évoque que l'intégrisme musulman, parce qu'il est international, dangereux dans ses actes, qu'il vient d'ailleurs et que donc... il nous dérange car ne correspond pas à notre sacro-sainte identité française. Mais l'intégrisme catholique est pour moi tout aussi dangereux, car une poignée de personnes se permet de parler et d'agir en mon nom, de vouloir me représenter, me sauver.... Moi, je ne veux pas être sauver par des gens qui n'ont que haine et mépris pour tout ce qui n'est pas eux... D'ailleurs, ce n'est pas la France qu'il faut sauver, mais le monde et la planète. Et tant qu'il y aura des intégristes comme cela (qu'ils soient "catho" ou islamistes) nous irons à notre perte. Tant qu'il ne pourra y avoir de vivre ensemble rien ne pourra fonctionner, d'autant que le nombre de territoires se restreindra de plus en plus avec le réchauffement climatique.

Maylis Adhémar est issue d'une famille tradi, dont elle a su s'extraire. Inutile de dire qu'elle connaît parfaitement son sujet, et qu'elle mène son récit d'une main de maître !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 24 Février 2022

Confession d'une radine, Catherine Cusset, avis, chronique, littérature

Roman - Editions Folio - 145 pages - 

Parution Gallimard en 2003

L'histoire : La narratrice (l'auteure ?!) est radine... Depuis toujours... Autant envers elle qu'envers les autres. Une radinerie qui commence dans l'enfance avec des rapineries pour posséder gratuitement, et qui adulte s'est transformée en obsession de la bonne affaire, de se faire inviter, de dépenser le moins possible et de tout calculer et prévoir. Elle se raconte donc...

Tentation : Ma PAL 

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

Mon humble avis : Voici un court ouvrage au sujet intéressant et original. La lecture est rapide est agréable, servie d'une plume fluide, une plume dont le soin est en adéquation avec le propos.

Au fil des pages, Catherine Cusset narre avec une réelle franchise l'un de ses traits de caractères et ses manifestations dans moult occasions et situations. C'est assez étonnant car évidemment, la pingrerie est considérée comme un gros défaut social et cela ne donne pas une image très reluisante de la romancière. Aussi, je dirai que cet écrit est assez osé et ne serait-ce qu'à ce titre, mérite d'être salué. C'est donc à une autocritique que nous avons affaire. 

Catherine Cusset constate et décrit cette mesquinerie dans les détails, et évidemment ses conséquences. Mais curieusement, elle n'analyse pas les faits, ne cherche pas des explications qui pourrait l'excuser. Elle ne cherche pas non plus un moyen de se défaire de ce vice qui, pourtant la rend bien souvent "malade". L'intérêt de ses diverses confessions est variable.

Mais mine de rien, cette lecture permet de se pauser et de se questionner sur son propre rapport à l'argent et sa potentielle radinerie, qui n'est pas toujours inhérente aux questions financières. Et voici mes conclusions personnelles : je pense être humainement généreuse (même si moins qu'avant... à force de se tromper), mais financièrement, je peux aussi me montrer radine dans certaines situations collectives et dans des achats pour moi... Me concentrant sur ce que j'estime nécessaire ou très agréable pour moi. En fait, je pense ne pas être obsédée par l'argent (peut-être parce qu'ai la chance de ne rien manquer de vital),  je n'envie pas la possession et je suis plutôt économe, sauf lorsqu'il s'agit, une fois par an, de parler vacances / voyage. Et encore, je reste toujours dans les possibilités de mes moyens

Je serais plus radine de mon temps je pense... Car mon temps est sans doute ce que j'ai de plus cher et je déteste le perdre tant il y a de choses que j'ai envie de faire sans en trouver le temps. Donc je n'aime pas qu'on me le fasse perdre, ni être interrompue dans mes occupations, cela me perturbe vraiment. Mais je ne suis pas avare de services ou de présence appréciée, tant que mon temps n'est pas perdu pour tout le monde. Je ne supporte pas que l'on veuille me payer ou compenser un service rendu... Catherine Cusset, ça ne la dérange pas. Donc ça va, je reste fréquentable !

Vous voyez, une lecture qui permet de réfléchir un peu et de se poser de bonnes questions.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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